Ahhhh, le streaming. Indissociable du gaming et de l'eSport, cette pratique consistant à montrer des parties de jeux vidéo (commentées ou non) semble être le nouvel eldorado. Et quand on voit les sommes gagnées par certains gros streameurs, qui pourrait-on blâmer de vouloir faire de même ? Pour autant, certaines pratiques divisent, et parmi elles, le décolleté et la nudité suggérée font couler beaucoup... d'encre.
Twitch a donc décidé aujourd'hui de mettre un terme à la nudité et aux décolletés en mettant à jour ses conditions d'utilisation. Plein d'humour, le message annonce qu'ils ont toujours des t-shirts acceptables à vendre pour ceux et celles qui ne sont pas encore rhabillé(e)s pour l'hiver. Et pour ne pas faire de jaloux et hurler au scandale, le site a précisé explicitement que ces mesures s'appliquaient aux hommes comme aux femmes.
Rappelons que ces pratiques n'ont rien d'illégales en soi. Après tout, exhiber un décolleté n'est pas de la nudité (tout au plus de l'érotisme, et encore, cela reste à débattre) et ne relève pas de l'attentat à la pudeur. Mais, reconnaissons-le, utiliser un tel procédé dans le but principal d'obtenir des viewers et des faveurs (donations, tips, cadeaux...) sur un stream de jeux vidéo est quelque peu borderline.
À qui incombe réellement la faute ? Parce qu'il serait facile de tomber dans le piège du blâme envers le streameur ou la streameuse qui décide de mettre en avant son anatomie afin de déclencher des râles de chaleur de la part du sexe opposé (et le réflexe « carte bleue » par la même occasion). Pourtant, les gens sont libres, libres d'aller sur un stream live d'une jeune fille qui annonce faire une partie de League of Legends sans grand talent tout en exhibant fièrement un décolleté plongeant tellement profond que les gorges du Verdon sont jalouses. Libres également d'aller regarder le stream d'une pointure du jeu vidéo comme Trump ou Hafu dont l'intérêt se situe surtout sur leur maîtrise de l'arène dans Hearthstone.* Deux types de stream, deux manières de faire, des centaines voire des milliers de viewers dans la balance.
Certains rétorqueront que le bouton « contenu adulte » existe et qu'il permet de faire le tri auprès des mineurs, mais ils passeraient à côté du problème principal : l'éthique (je sens déjà les trolls à base de Gamergate venir titiller mes oreilles pour l'utilisation de ce mot). En effet, le souci est que l'on est dans un domaine que l'on pourrait comparer au sport. Et qui dit sport à tendance professionnelle dit spectateurs qui deviennent alors le nerf de la guerre puisqu'ils vont payer un abonnement par exemple pour assister aux matchs ou acheter des produits dérivés. Ce sont en quelque sorte des consommateurs comme n'importe qui d'autre. Mais nous sommes sur Internet et le modèle économique est ainsi fait que la publicité et le trafic sont les principales ressources pécuniaires. Appâter le viewer est difficile et il est alors tentant d'aller au plus simple : se servir de son physique. C'est pourtant une arme à double tranchant, et si certains vont vous suivre sans poser de question, d'autres vont vous tomber dessus comme la misère sur le monde pour de telles méthodes.
Plutôt criant, vous ne trouvez pas ?
Pour un milieu qui se veut grandissant et qui veut trouver sa place dans le cœur d'un nombre toujours croissant d'aficionados, il convient d'être de plus en plus irréprochable. Le sport électronique est une pratique jeune qui souffre encore d'une image pas toujours reluisante auprès de certains médias généralistes. Et qui sont nos représentants interrogés par ces mêmes médias généralistes qui cherchent parfois à en savoir plus sur notre milieu qui ne leur est pas familier ? Soit ceux/celles qui ont une expérience significative, soit ceux/celles que l'on écoute parce qu'ils ont un grand nombre d'abonnés/viewers. Or, si ces derniers n'ont rien à apporter niveau contenu ou performance en dehors de leur simple atout physique, pouvons-nous nous sentir réellement représentés ?
En prenant une telle mesure, Twitch a décidé de remettre le jeu au centre de ses activités et l'on n'en attendait pas moins. Une décision qui ne plaira pas à certain(e)s streameurs/euses dont le processus ne semblait pas déranger plus que ça. La question que l'on se pose maintenant est : Qu'en est-il des autres plateformes ? Vont-elles emboîter le pas du leader du marché ? On imagine certain(e)s décider d'informer leurs habitué(e)s de leur migration vers un autre site afin de reprendre leur activité comme si de rien n'était. Mais ce serait se priver d'un placement non négligeable en terme de promotion gratuite (je ne parlerai pas du CPM dont je n'ai aucune idée). Et pour les déçus, qu'ils se rassurent. Il existe des plateformes de vidéo pour adultes tout à fait légales non polluées par des horribles parties de jeux vidéo.
*Je précise que ce sont des exemples types et qu'il existe des streams intéressants ou non dans tous les jeux qu'ils soient tenus par des hommes ou par des femmes.
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Pomf avec des boobs fuck yeah
Elle a une nouvelle chaine maintenant : http://www.twitch.tv/kristiplays