World of Final Fantasy : FF for dummies.
Alors que l'arlésienne FF XV s'apprête à envahir le monde, Square Enix a décidé d'éditer un jeu s'inspirant de tous les Final Fantasy ancienne mode, fleurant bon l'ATB d'antan. World of Final Fantasy, au départ censé sortir après le quinzième épisode l'a du coup devancé : que vaut donc ce RPG si particulier ?
Chibi, kawaii, desu ne.
World of Final Fantasy raconte l'histoire de deux jumeaux, Lann et Reynn qui sont amnésiques et qui doivent parcourir le monde féérique de Grymoire en capturant des Myrages, monstres souvent tirés du bestiaire de la saga. Ce faisant, ils croiseront des figures bien connues de la licence, qui viendront les aider en cas de coup dur... et de temps en temps les affronter parce que sinon, c'est pas marrant. Signalons que tout ce petit monde est mignon au possible et que chaque session vous donnera des envies de diarrhée d'arc-en-ciel, même si un ou deux bad guys valent le coup d'oeil, pour leur design mais pas seulement.
Le pitch est classique, les combats suivent un Active Time Battle paramétrable (on peut jouer en "temps réel", ou avoir un gel du temps pendant l'entrée des actions, etc...), jusque là le fan lambda de Final Fantasy ne sera pas surpris. L'étonnement viendra des Myrages : capturables et pouvant être évolués à la manière d'un Pokémon (l'animation de capture rappelle grandement celle d'une Poké Ball), ils possèdent cependant un tableau de commandes leur permettant d'acquérir des aptitudes contre des PC gagnés avec des Lvl Up. Surtout, ils sont de différentes tailles : S, M, L et XL. Les Myrages forment avec vous une pyramide : chaque personnage peut former une combinaison avec deux myrages. Sachant que les héros sont de tailles L mais qu'ils peuvent acquérir la taille M (et devenir des Lilkin, de la même manière que les persos de FF représentés), il y a beaucoup de combinaisons possibles : les Myrages de taille XL sont eux des Méga-myrages, l'équivalent ici des invocations et ils monopolisent toute la place.
Le résultat est un système de combat bien pensé, assez efficace si on optimise son équipe selon les forces et les faiblesses des montres de la zone. Cependant le jeu n'en tire que rarement parti : les combats deviennent bien vite trop faciles et ne demandent pas beaucoup de stratégies. L'évolution du groupe et des personnages, qui peuvent s'attacher des compétences via des joyaux, est trop lente et un peu trop parcellaire pour être pleinement satisfaisante. Mais le fait de pouvoir à terme inclure Shiva, Ifrit et consorts dans sa mif est un plaisir trop tentant pour un fan de FF. Enfin si on accepte le rythme décidément très lent du jeu. Mais bon, après tout, il y a la touche R1.
Une belle équipe de vainqueurs.
La force tranquille.... très tranquille....trop tranquille...
L'histoire n'est pas très longue mais découpée en chapitres, terminables en 30 min si on y avance en ligne droite sans chercher tous les Myrages ou les trésors cachés (assez nombreux, c'est assez appréciable). Surtout, les dialogues comme les combats peuvent être accélérés par la touche R1, qui devient très vite un réflexe : on peut alors avancer à la carte, à son rythme et charcuter les dialogues ou même les combats. Et sans s'en rendre compte, on finit par garder le doigt sur R1.
Non pas que le jeu soit mauvais, loin de là : il atteint finalement assez bien son objectif, donner aux fans des FF ancienne version leur dose de quasi tour par tour avant que FFXV ne débarque. C'est juste que ces mêmes vieux RPG proposent un nombre de temps morts et d'attente assez longs quand on y pense, ainsi que des dialogues médiocres et un humour lourdingue (Lann est un bourrin, ce qui sera répété 108 fois au cours de l'aventure). Comme les Bravely Default qui peuvent magiquement accélérer le temps ou empêcher les combats aléatoires, World of Final Fantasy a conscience de ses défauts et propose à ceux qu'ils exaspèrent de quoi raccourcir les passages longuets. C'est pas Persona 5 qui proposerait ça (et pour cause, ce jeu est génial).
Bref, en tant que fan de FF j'ai bien aimé ce spin-off : c'est mignon, acidulé et finalement inoffensif. Mais je le déconseillerais à un néophyte : mieux vaut découvrir la série par un de ses épisodes fondateurs (au hasard, le VI, le VII, le X ou même le IV) que de sauter dans un wagon de fan-service à destination des fanboys/girls. Ces derniers, eux, peuvent acheter leur ticket sans trop de soucis car le jeu est loin d'être une coquille vide et les occupera quelques dizaines d'heures avant FF XV...I. En plus on peut invoquer les versions chibis de plusieurs héros de la saga au combat, ce qui est toujours cool, et les bonnes musiques, en tout cas leurs remix, poppent au bon moment. Les personnages de FF vivent des aventures en lien avec leurs problèmes dans leurs jeux d'origine, les Myrages permettent de bien représenter tout le bestiaire de la saga, un cachet mignon en plus. On fera mention d'ailleurs de la version française, au poil il faut le dire surtout concernant la description des dits Myrages. Bref WoFF c'est sympa, et c'est déjà pas mal.
Allez, au prince doté d'un look emo de jouer, maintenant !
C'est sur que ça manque de cuir noir et d'Audi, cette image.
610Points positifs
- Fan-service de FF lvl max, les afiocionados seront ravis.
- Un système de combat à l'ancienne qui innove (un peu) avec les "stacks" de monstres.
- Design artistique choupi, on aime ou pas mais le kawaii est là.
- Pas mal de contenu, c'est appréciable.
- La VF, surtout les traductions du bestiaire.
- C'est long malgré la touche R1, la faute à plusieurs temps morts.
- Trop peu de customisation des aptitudes des Myrages.
- Le RPG old-school commence vraiment à vieillir (combats aléatoires, grille de compétences...)
World of Final Fantasy réveillera l'enfant de douze ans qui sommeille en vous, nostalgique de ses sessions de jeu en compagnie de Tifa, Squall, Tidus et les autres. Haters gonna hate, les imperméables au Japon risquent fort de passer à côté d'un titre sans grande ambition, juste divertissant. Le jeu ne restera pas dans les mémoires, mais pour les fans de J-RPG, c'est une sorte de récapitulatif des anciennes pratiques du genre. Alors que déboulent FF XV et dans quelques mois Persona 5, on pourrait même le qualifier de cabinet de curiosités. Reste à voir s'il y a encore beaucoup de visiteurs pour ce type de musée...
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