WCS Montréal : Serral en route vers le grand chelem ?
Nous y voilà. À la dernière grande étape du circuit WCS. Au dernier des quatre tournois majeurs de la saison. Ce week-end, les joueurs du circuit international s’affronteront pour soulever le dernier trophée WCS de l’année, à Montréal.
Quelle drôle de saison que celle que nous avons vécue sur StarCraft 2 cette année. Pour la première fois en huit ans, nous avons assisté à la domination sans partage de deux joueurs sur les deux circuits officiels. En Corée, Maru a roulé sa bosse et vaincu ses démons. Après quelques mois de torpeur, le Prince Terran s‘est à nouveau éveillé, plus en forme que jamais, au point d'enchaîner deux victoires lors des deux uniques GSL. Dans le reste du monde, le finlandais Serral, promis l’an dernier à de grands succès, a fini par achever complètement sa mue pour s’imposer à trois reprises lors des trois premiers WCS de l’année.
Les deux monstres de joueurs n’ont laissé que de vulgaires miettes à leurs opposants. Seul Stats est parvenu à arracher un titre à Maru lors du Super Tournament 1. Compétition durant laquelle le Terran s‘est fait éjecter dès le second tour par Classic. Petite déconvenue qui cantonne Maru à « seulement » 11 000 points, un « chouilla » plus que les 6 300 points collectés par Stats. Quant à l’international, les miettes sont encore plus menues. Le Zerg finlandais bat tous les records et culmine à 11 190 points WCS. Quand le second joueur le mieux loti, SpeCial en l’occurrence, doit se contenter d’à peine plus de 3 000 points.
Liste des 16 joueurs déjà qualifiés pour les WCS Montréal. Liquipedia
Serral restera-t-il roi ?
Il y a une semaine, la question de la succession de Serral ne se posait même pas. Après trois titres remportés au terme de runs irréprochables à Leipzig, Austin puis Valencia, Serral achevait d’imprimer sa marque sur l’année 2018. Il suffisait de jeter un œil à son historique de matchs pour constater qu’il n’a pas concédé le moindre match depuis… le mois de mai. Et ce même après en avoir décousu avec des Coréens lors de la GSL vs The World, qu’il a remporté en écartant notamment INnoVation, Dark et Stats.
EXCLUSIVE: I've obtained some #WCS Montreal predictions for next weekend pic.twitter.com/LUsLkVntro
— Jussi @ Post TI8 Blues (@thehexhaven) 2 septembre 2018
Son rival le plus prometteur, celui qui s’était le premier accaparé le titre de patron incontestable de la scène internationale, et était allé jusqu’à rappeler les Coréens à l’ordre en s’imposant sur leurs terres, à savoir Neeb, est passé au travers de sa saison. Celui qui avait remporté, tout comme Serral, les trois premiers titres WCS de l’année 2017 a connu une saison 2018 beaucoup moins tranquille. En tout et pour tout, Neeb n’aura atteint qu’une seule demi-finale, concédée à Showtime, lequel s’est par la suite incliné en finale contre Serral. Et c’était à Leipzig, le premier tournoi majeur de la saison. Depuis, le Protoss américain n’a guère brillé davantage. Éliminé dès le premier tour à Austin, certes par un Mana en état de grâce, puis en quarts de finale à Valencia, Neeb est resté invisible tout au long de l’année.
Neeb refait surface
C’était sans compter un nouvel exploit. Alors qu’il était contraint, comme tous les foreigners, d’évoluer dans l’ombre d’un Serral surpuissant, le Protoss s’est retrouvé une nouvelle fois sous le feu des projecteurs. Et pas n’importe lesquels, mais ceux-là mêmes qui l’avaient révélé aux yeux du monde. C’est finalement en Corée, en GSL, que Neeb a fait sa rébellion. Après être sorti sans grande gloire de son premier groupe (face à Losira et aLive), le Protoss a montré les muscles en deuxième phase de groupes, face à Impact et au petit génie italien Reynor (qui n’était pas passé loin d’une victoire sur Maru dans son premier match). Mais Neeb ne s’est pas arrêté là. Une fois dans l’arbre principal, il a profité d’un Rogue quelque peu hésitant et maladroit pour filer en quarts de finale sur le score de 3 manches à 1. La qualification d’un non Coréen pour les demi-finales d’une GSL n’était pas arrivée depuis… Jinro, en janvier 2011. Depuis, seuls Huk (2011), Naniwa (2012) et Scarlett (2018) sont parvenus à se hisser jusqu’en huitièmes de finales de la plus prestigieuse des compétitions sur StarCraft 2. Et voilà que Neeb se retrouve à nouveau sérieusement dans la course. Reste que, si sa place en BlizzCon est quasiment actée, le Protoss n’a eu aucun titre à se mettre sous la dent. C’est donc l’occasion rêvée, et surtout la dernière, pour rappeler, avant la BlizzCon, qu’il demeure un sérieux concurrent.
Neeb en proie au doute ?
Crédits : Flickr DreamHack/Robert Paul
Les espoirs tricolores
Et les Français dans tout ça ? Me direz-vous. Et bien, les Français font aujourd’hui pâle figure. Aucun n’est parvenu à décrocher une des quatre places à la clé du tournoi qualificatif. Lequel a vu le triomphe – encore une fois – de Serral, victorieux de Elazer en finale. uThermal et Lambo terminent de composer le quatuor européen.
Pire encore, seul Clem a sauvé les honneurs de la patrie en nous épargnant une quatrième dernière place de groupe. Place à laquelle ont atterri Denver, Stephano et DnS. Il faut toutefois rappeler que les Français étaient plutôt bien représentés jusqu'à ce stade de la compétition. Pour atteindre la phase finale du tournoi qualificatif, tous les quatre en sont passés par les qualifications, et non par le biais d’une invitation ou d’un Top 4 de ligue grand-maître.
Inutile de survendre les performances des Français. Cependant, au vu de la montée en puissance d’un Clem, il n’est pas inconsidéré d’imaginer le jeune Terran casser des bouches, comme il l’a montré face à Reynor lors des qualifications, ou plus récemment contre Snute et avancer dans l’arbre final. DnS, Clem, Denver, PtitDrogo, Stephano et Crow se sont rendus à Montréal. De même que Shadown, qui s'est récemment lancé à plein temps dans sa carrière StarCraft 2 et nous confie espérer atteindre le Ro16.
Dans tous les cas, on souhaite à nos Français de bien meilleures chances pour franchir l’open bracket des WCS Montréal, qui se joueront, sur place, le 7 septembre à partir de 19 heures. A suivre en direct sur O'GamingTV bien sûr.
1 commentaire
Super article, ça fait du bien de ne pas lire les stupidités de Zehir