Uzi prend goût à la victoire
Le Nexus coréen explose pour la troisième fois de la journée. Uzi se lève et laisse exploser sa joie en étreignant ses coéquipiers devant un Zénith de Paris en feu. Le Carry AD chinois a de quoi être heureux : il vient de remporter son deuxième titre en un mois, mais aussi son deuxième titre... tout court, en 5 ans de carrière. Il est désormais au sommet, mais cela n'a pas toujours été évident. La rédaction vous propose de revenir sur le parcours atypique d'un joueur légendaire.
Des débuts prometteurs
2013, championnats du monde. Nous sommes en quarts de finale et le monde découvre les Royal Club, menés par leur support Tabe, et son fameux pick Annie. L'autre joueur qui dénote dans cette line up est le tout jeune carry AD Uzi, qui impressionne déjà par ses mécaniques à seulement seize ans. Les Royal Club HuangZhou font leur entrée en quarts de finale où ils donnent une leçon à leurs compatriotes de OMG. Puis ils se défont des Fnatic en demi-finale (eh oui, cette histoire de Nemesis ne date pas d'hier ! ), xPeke et compagnie s'inclinant sur le score de 3 à 1. Uzi et les siens affichent un niveau de jeu impressionnant et sont loin d'être donnés perdants pour la finale. Pourtant, le score est sans appel, et les Royal sont écrasés 3 à 0 par les SK Telecom T1.
Tabe, Uzi et les Royal Club (GodLike, Lucky et Wh1t3zZ) aux championnats du monde 2013.
Crédits : Riot Games
Mais ce n'est que partie remise, puisqu'un an plus tard, les Royal sont de nouveau dans la course aux championnats du monde, sous le nouveau tag de StarHorn Royal Club, et avec une nouvelle équipe construite autour de Uzi. C'est aussi la première équipe chinoise de l'histoire à intégrer des joueurs coréens à son roster ; on retrouve ainsi InSeC dans la jungle et Zero en support. Pour les accompagner, Cola et Corn se partagent les solo lanes. L'équipe ira une fois de plus en finale, échouant contre les imprenables Samsung White 3 à 1. Deuxième médaille d'argent en deux ans pour Uzi, qui est alors le seul joueur à compter autant de participations en finale. Mais en ayant déjà trébuché plusieurs fois sur la dernière marche en LPL, Uzi se bâtit déjà une réputation d'éternel second.
Passage à vide et renouveau
Après cette prestation aux championnats du monde, Uzi quitte l'écurie Royal pour venir renforcer les OMG. Si cela peut paraître bon sur le papier, les résultats ne sont pas au rendez-vous, et l'équipe stagne en milieu de tableau de LPL toute l'année, si bien que Uzi quitte à nouveau son équipe pour rejoindre les Qiao Gu Reapers. Là encore le succès est mitigé, et Uzi se contentera d'une quatrième place en playoffs, malgré la première place de son équipe en saison régulière. C'est alors que le fils prodigue décide de rentrer chez lui ; Uzi retrouve l'écurie Royal sous le nom de Royal Never Give Up, et retrouve par là même le chemin du succès. Succès mesuré tout de même, puisqu'il se contentera à nouveau d'une seconde place en LPL, avant d'échouer en quarts de finale des Worlds 2016 face à SKT.
2017 aura été une bonne année pour Uzi, mais il lui manque toujours un titre...
Crédits : Riot Games
Mais l'important est qu'il retrouve la scène internationale, de même que son niveau d'antan. C'est avec un roster remanié et 100% chinois que Uzi et les RNG attaquent l'année 2017. Le niveau de jeu est au rendez-vous mais la malédiction, elle, est toujours là et les RNG échouent une fois de plus à une marche du titre national chinois. Rebelote au Summer Split, où cette fois-ci la finale aura au moins été plus disputée. Une très bonne performance (demi-finaliste) aux championnats du monde conclut une bonne année pour Uzi, mais celui qu'on pourrait qualifier de Raymond Poulidor de l'esport n'est toujours pas satisfait, il ne veut qu'une chose : la victoire.
Et le chiot devint loup
Cette année 2018 ne démarre pas sous les meilleurs auspices pour notre Uzi, puisqu'il est mis en concurrence au sein de sa propre équipe par la présence de deux autres carries AD : Able et y4. Il tiendra tout de même le rôle de titulaire et disputera deux tiers des parties de son équipe, obtenant ainsi le meilleur winrate à son poste de la saison. Mais RNG peine à trouver un équilibre avec deux toplaners, deux junglers et trois ADCs, et termine seulement en troisième position de son groupe, dans une saison dominée de la tête et des épaules par Invictus Gaming, que tout le monde voit déjà champions. Mais les playoffs, comme bien souvent, s'avèrent être une autre paire de manches. Les RNG arrivent en grande forme et viennent à bout des Invictus au terme d'un BO5 très relevé, et remportent ensuite la finale contre Edward Gaming.
Enfin. La consécration. Pour Uzi, ce premier titre a un goût particulier, un goût de revanche, et surtout un goût de cinq ans d'efforts enfin récompensés. Mais, tel un prédateur goûtant pour la première fois à la chair fraîche, Uzi n'a qu'une envie : soulever un titre de nouveau, et le plus vite possible ! Cela tombe bien, puisque le Mid-Season Invitationnal arrive à grand pas. Comment ça, il faut battre les meilleures équipes de chaque région ? Comment ça, il faut battre les champions coréens ? Uzi n'a que faire de ses opposants, et il balaye tout ce qui se trouve entre lui et la coupe, pour au final soulever son deuxième titre en à peine un mois, devant un Zénith de Paris déchaîné et des KingZone DragonX impuissants.
Uzi savoure enfin son premier titre majeur. Mé-ri-té.
Crédits : Riot Games
Certes, il n'en serait pas arrivé là sans les performances de ses coéquipiers, mais il faut reconnaître que ces titres majeurs arrivent bien trop tard pour un joueur de son calibre. Maintenant que le chiot a grandi pour devenir un prédateur assoiffé de sang, et qu'il a pu goûter à la victoire, une question est sur les lèvres de ses futurs adversaires, apeurés : jusqu'où ira-t-il, et qui pourra l'arrêter ?
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