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17 févr. 2017 - ZeManiaK Divers

Tales of Berseria : Velvet ne prend pas de gants !

Tales of Berseria : Velvet ne prend pas de gants !

Tales of Berseria est le seizième épisode d'une licence que l'Occident a appris à connaitre depuis les épisodes Symphonia et Vesperia. Avec un rythme quasi industriel, les opus se sont enchainés mais la qualité n'était pas toujours au rendez-vous : heureusement, Berseria renoue avec les grandes heures de la saga et se permet même d'aller chercher du côté sombre de la force... pour notre plus grand plaisir.

Tales of Suicide Squad.

Velvet Crowe, l'héroïne de Tales of Berseria, est une jeune femme de 19 ans qui a été transformée en démon trois ans avant le début du jeu. Trahie par son beau-frère et mentor Artorius qui a sacrifié son petit frère afin de pouvoir combattre les démons qui menacent le monde, la jeune fille de 19 ans ne veut désormais qu'une chose : se venger de l'homme qui a détruit sa vie. Pour cela, elle va s'associer à d'autres démons, à des pirates et à d'autres individus peu recommandables pour atteindre celui que le monde entier considère désormais comme un héros.

La vengeance de Velvet constitue la trame principale de cet épisode et autant le dire d'emblée : c'est une réussite totale. L'héroïne est un monstre de classe et de badassitude avec sa main griffue repoussante pouvant "manger" et absorber les humains comme les démons. Tout chez Velvet a été pensé pour que le joueur comprenne ses motivations, grâce au début du jeu, puis qu'il prenne à cœur sa volonté de revanche et qu'il surmonte avec elle toutes les épreuves qu'Artorius lui réserve. Les autres personnages ne sont pas oubliés et tous ont des secrets ou bien un arc scénaristique intéressant qui vous poussera à continuer votre progression pour en savoir plus, notamment grâce aux saynètes qui sont de retour et animées (enfin un petit peu seulement, mais c'est déjà un plus non négligeable). Les antagonistes ne sont pas oubliés et le jeu leur donne des motivations crédibles à eux aussi, tout en prenant soin de montrer qu'ils sont bien pires que les personnages pour justifier qu'on doive supporter le groupe de Velvet. Ce qui en fait une Suicide Squad bien plus réaliste que celle du film...

Tales of Berseria mérite un autre éloge : c'est en effet un excellent jeu qui se suffit à lui-même, mais c'est aussi une très bonne préquelle au Tales of précédent, Zestiria. En effet, jusque ici, la licence recréait un nouveau monde pour chaque nouvel épisode. Berseria marque un changement notable car son histoire se passe plusieurs siècles avant Zestiria : pour comparer, imaginez que Square ait fait de FF IX une préquelle ayant lieu plusieurs siècles avant FF VIII. Quand la greffe est bien réalisée, comme ici, on obtient un jeu stand-alone mais qui sait faire des clins d'œil à ceux qui ont joué à Zestiria et qui améliore leur expérience sans s'aliéner les nouveaux arrivants. Impossible de rentrer dans les détails sans spoiler, mais c'est bon de constater que la saga est capable d'entretenir et même d'améliorer un univers qu'elle a déjà crée : dommage que les décors des villes comme des donjons ne soient pas aussi travaillés que les personnages. En effet, Berseria n'apporte malheureusement pas de changement dans ce sens : la région de glace, par exemple, ressemble à toutes les autres que vous ayez déjà pu voir et mis à part une seule ville côtière, toutes les cités sont oubliables. Dommage.

The Crow(e) des années 2010, allégorie.

 

Une action toujours plus proche du beat-them all.

L'autre point fort habituel de la licence Tales of réside dans son système de combat, très centré sur l'action mais aussi sur les capacités apprises par les personnages. Le système de Berseria, fondé sur des "âmes" qui conditionnent les combos qu'un personnage peut réaliser et qui varient selon les monstres qu'il tue où bien s'il subit des altérations d'état, est lui aussi une réussite. On est proche à certains moments d'un jeu de combat ou d'un beat-them all : le rythme des combos est tellement intense qu'il est possible, surtout en contrôlant Velvet, d'enchainer les coups sans arrêter. Heureusement, la caméra tient la distance et ne perd pas l'action en cours : de plus il est facile de diriger les coups de son personnage ou bien de s'enfuir si besoin. Le fait que chaque personnage ait un coup spécial particulier rajoute de l'intérêt au gameplay, même si on se rend compte rapidement que celui de Velvet a le plus de potentiel, d'assez loin.

Bon par contre, quand l'action devient frénétique, ça pète de partout !

Le système de progression des personnages, sans être mauvais, n'est cependant pas à la hauteur. Chaque personnage apprend de nouveaux artes (capacités) au fur et à mesure de sa montée en niveaux, mais leur personnalisation est inexistante. Il est possible d'apprendre des compétences passives grâce à l'équipement mais ces dernières sont finalement assez insignifiantes et n'offrent pas une montée en puissance suffisante pour récompenser le joueur de son grinding. La cuisine apporte elle des bonus appréciables mais l'ensemble reste léger par rapport aux Tales of assez récents. Heureusement, la possibilité d'affronter plusieurs groupes de monstres à la suite revient dans Berseria, ce qui permettra aux joueurs expérimentés de hâter leur progression.

 

Pourquoi crois-tu que les oiseaux volent ?

Alors, ne nous voilons pas la face : visuellement, Tales of Berseria n'est pas très digne de la PS4 et ça se voit, les graphismes n'ayant pas beaucoup évolué depuis Vesperia il y a huit ans. Cependant, on notera l'effort des développeurs pour inclure des scènes d'action hors combat très pêchues et haletantes, en plus des quelques scènes réalisées en dessin animé qui ajoutent au dynamisme du jeu. Autre détail intéressant, les activités annexes sont beaucoup plus développées dans Berseria : il y a peu de side-quests à proprement parler, mais entre les katz à trouver et à libérer grâce aux âmes qui peuplent le monde, les mini-jeux très prenants (le lancer de Bienfu, le jeu de cartes assez génial) plus toutes les "chasses" de monstres, le contenu est plus qu'honorable.

Ajoutez le New Game + propre à la saga et vous obtenez un jeu ayant une quarantaine d'heures de durée de vie en ligne droite, et deux à trois fois plus si vous voulez le terminer à 100%. Non, j'ai beau chercher, je n'arrive pas à pinailler : Tales of Berseria est digne de son rang et les amateurs de la saga y trouveront tout ce qu'ils aiment depuis Phantasia. Mention spéciale à Velvet qui s'avère aussi intéressante qu'un Yuri Lowell, voire encore plus et qui risque de devenir une fan-favorite très rapidement : pour une fois qu'une femme est la seule héroïne principale d'un Tales of, on peut dire que le coup d'essai est un coup de maître. Bien joué, mademoiselle !

Tales of Berseria : Velvet Crowe>all 810Points positifs
  • Une histoire bien écrite portée des personnages intéressants aux motivations crédibles, en particulier Velvet.
  • Un système de combat dynamique et bourrin mais pas idiot
  • Enfin des mini-jeux intéressants dans un Tales of récent !
  • Un jeu qui se suffit à lui-même mais qui est aussi une bonne préquelle à Tales of Zestiria.
Points négatifs
  • Un grinding correct mais pas très intéressant.
  • Il faut vraiment que les Tales of apprennent à faire des donjons et des décors aussi intéressants que leur personnages.
  • Le jeu est bien réalisé mais visuellement, la PS4 peut faire bien mieux.

Pour résumer, Tales of Berseria est un J-RPG de grande qualité dont l'action mettra tout le monde d'accord et dont les personnages méritent qu'on les suive et qu'on s'y attache. C'est aussi une très bonne préquelle à Zestiria et l'un des meilleurs épisodes de la licence, que l'on conseillera aux petits nouveaux comme aux aficionados : j'irai même jusqu'à dire que ce jeu est un bon exemple de J-RPG moderne, ce qui en fait une très bonne porte d'entrée pour découvrir le genre. Espérons que Namco Bandai ne perdra plus la recette du succès s'ils doivent continuer à accoucher d'un Tales of tous les dix-huit mois.

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