Slay the Spire : rogue et cartes
Lors de leur sortie, les Roguelikes sont généralement bien accueillis par les joueurs qui apprécient les mondes générés aléatoirement. La trouvaille du studio indépendant Mega Crit Games fut d’y attacher un système de Deck-building où cartes et jeu au tour par tour proposent un nouvel angle de vue sur les jeux du genre.
La petite bête qui monte, qui monte…
Votre objectif est simple, vous devez éradiquer la Tour : un donjon sans pitié divisé en trois étages parsemés de monstres et d’événements aléatoires. Il ne faut donc pas perdre de temps et rapidement jeter son dévolu sur l’un des trois héros disponibles afin de commencer une mortelle ascension.
Des choix relativement classiques, qui ont chacun leurs orientations de deck spécifiques. Le jeu étant actuellement en accès anticipé, le troisième héros nous est pour l’instant inconnu.
La fameuse tour comporte des salles et plusieurs chemins menant à son sommet. Ces chemins changent constamment au début de chaque partie. En plus d’une kyrielle de monstres et humanoïdes, vous y croiserez – au gré du bon vouloir de l’aléatoire – marchands (à se demander ce qu’ils font entre une hydre à trois têtes et une famille d’ectoplasmes malodorants), lieux de repos, monstres épiques, etc. De nombreuses salles comportent des événements aléatoires diversifiés (ce qui évite de faire le tour du jeu en quelques heures). Autant dire que vous devrez choisir avec parcimonie votre chemin jusqu’au boss final qui vous attend au terme des trois niveaux.
À la manière d’un Faster Than Light, la carte proposée dans Slay the Spire permet d’avoir un aperçu de ce qui nous attend plus loin dans la tour.
Les dessous des cartes
Le principe du jeu, vous vous en doutez, va donc essentiellement tourner autour de cartes – réparties en trois catégories : attaque, compétence et pouvoir – récupérées au fil de votre progression et qui seront autant de choix (parfois difficiles) à faire dans la construction de votre deck qui doit rapidement s’étoffer car la difficulté croît rapidement. Si la complexité des cartes et les combinaisons possibles sont évidemment d’un autre niveau par rapport à ce qu’on peut trouver dans un Hearthstone par exemple, l’apport de nombreux modificateurs au cours du jeu définit le caractère unique de votre partie.
Pas de statistiques inutiles ici, l'interface est relativement épurée et tend à présenter les informations nécessaires le plus clairement possible (notamment vos reliques situées en haut à gauche qu'il ne faudra jamais perdre de vue). À noter que si la traduction française était balbutiante à la sortie du jeu, elle est aujourd'hui pleinement opérationnelle.
Ainsi la possibilité d’améliorer vos cartes, les malédictions qui vous guettent à l’angle de chaque couloir, ou encore les nombreuses reliques qui récompenseront vos périlleux combats sont autant d’éléments influençant vos statistiques, vos cartes ou votre (mal)chance. Au point de succomber parfois bêtement à cause d’une mauvaise pioche ou d’un ennemi trop fort qui contre COMME PAR HASARD la merveilleuse carte que vous venez d’acheter au marchand. La frustration inhérente à un jeu comportant autant d’aléatoire est vite compensée par la perspective de refaire une partie avec d’autres enjeux, d’autres monstres, d’autres cartes.
Car si le nettoyage de la Tour vous prendra d’une à trois heures, le véritable moteur du jeu est évidemment l’aléatoire qui vous fait recommencer à chaque fois une ascension différente. Parfois périlleuse, parfois facile parce que vous avez trouvé une bonne combinaison de reliques et de cartes. Si les afficionados du genre ne découvrent rien dans ce fonctionnement, un public plus large (plus « casu » diront certains, car ces jeux se démarquaient aussi par leur difficulté parfois légendaire) est touché par le système de cartes.
Faster than Isaac façon Magic ?
Pas étonnant que le jeu mentionne The Binding of Isaac comme référence, avec un système de récolte de reliques et d’enchantements qui peuvent aussi bien être votre salut que votre perte. Le tout dans un style esthétique très « Fantasy » qui laisse place à quelques notes d’humour ici et là. La prise en main du jeu est assez facile, les effets qui vous affectent sont constamment expliqués de manière à ce que vous ne vous y perdiez (presque) jamais. Et, contrairement au bijou de Nicalis cité ci-dessus, Slay the Spire vous offre du temps : le temps de réfléchir, de calculer (ressortez vos tables de multiplications) ou de préparer votre prochain combo dévastateur.
Après quelques victoires cependant, on commence à comprendre quels sont les enjeux les plus importants, quels leviers devront être exploités pour parvenir à nos fins et le jeu apparaît alors assez gentil (notamment la possibilité d’éviter certains ennemis d’élite en ayant dès le début de la partie la vision sur toute la carte jusqu’au premier boss). On se dit plus souvent que le jeu aurait pu être un brin plus punitif ou pernicieux que l’inverse.
On est souvent confronté à ce genre de compromis où le résultat final est influencé par le choix du joueur ainsi que par une part d'aléatoire. Et vous, vous feriez quoi ?
En mariant deux genres à succès de ces dernières années, Slay the Spire ne prend pas beaucoup de risques mais propose tout de même un titre rafraîchissant et novateur que beaucoup prendront plaisir à découvrir. Surprises, stratégies et réflexions viennent animer un monde agréable dans une ambiance très Fantasy. Toujours en développement (la date de sortie en version définitive n’a toujours pas été communiquée), l’œuvre de Mega Crit Games sera on l’espère étoffée par de nouvelles cartes qui multiplieront les possibilités pour éradiquer cette fameuse tour encore et encore…et encore.
Crédits images : Mega Crit Games
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