Road to Worlds : Analyse du groupe B
Cette semaine, la rédac' O'Gaming analyse pour vous les quatre groupes tirés au sort pour les Worlds qui débuteront le 29 septembre. On poursuit avec le groupe B, qui regroupe les Flash Wolves, SK Telecom T1, I May et Cloud9.
Flash Wolves
Désormais habitués des compétitions internationales, les Flash Wolves se sont cette année qualifiés sans trop de mal. L'implosion de la J Team (anciennement Taipei Assassins) en Playoffs a simplifié l'équation, permettant à Maple et consorts de s'imposer tranquillement 3-0 en finale, après avoir durement bataillé contre Ahq en demies.
Toujours bons, jamais excellents, les résultats des Flash Wolves sur la scène internationale sont généralement ceux attendus des équipes taiwanaises. Éliminés l'an dernier par Origen en quarts de finale des Worlds, ils ont néanmoins infligé un 2-0 en phase de poules aux Koo Tigers, futurs finalistes. Cette année, au MSI, ils ont grandement gêné les SKT, certes très en-deça de leur potentiel, avant d'échouer en demi-finale face à des CLG en forme.
Pour se sortir d'un groupe assez ouvert, les Wolves pourront compter sur leurs deux stars, Karsa et Maple. Le jungler et le midlaner taiwanais ont éclaté au grand jour l'an passé à Paris, et leur excellente relation est souvent l'un des facteurs menant leur équipe à la victoire. Généralement meilleurs lorsque leurs adversaires sont plus forts, les Flash Wolves pourraient avoir un coup à jouer contre SKT – et l'affrontement des duos mid-jungle face à Faker et Blank pourrait sérieusement tourner à l'avantage des vainqueurs de la LMS.
Autre élément clé, SwordArt est un des shotcallers de l'équipe et assure généralement une bonne phase de lane à son carry, NL. Ce dernier, à cause de ses positionnements souvent douteux, est identifié comme la vraie faiblesse des Wolves ; ce qui ne l'a pas empêché de finir la saison avec un KDA très respectable de 7,77. Au top, MMD, successeur de l'adulé Steak, se met généralement au service de ses alliés tout en conservant une très bonne tenue de lane.
Le tirage n'a pas été très heureux pour les Wolves, chaque équipe du groupe ayant les capacités de les vaincre. Mais contrairement à l'an dernier, les champions taiwanais sont partis faire leur bootcamp en Corée. Cette amélioration notable de leur préparation pourrait renforcer une équipe déjà convaincante, et lui permettre de rêver, qui sait, à une première place du groupe.
Probabilité de qualification : 65 %
SK Telecom T1
Placés dans le chapeau 2 après leur échec en Playoffs face à KT Rolster et le succès des ROX, les SKT faisaient figure d'épouvantail. Peu de monde hésite à en faire les favoris à leur propre succession, avec Edward Gaming et les Tigers. Pourtant, la promenade de santé que l'on promet aux protégés de Kkoma pourrait bien être plus compliquée que prévue.
Ce n'est plus un secret pour personne, SKT a un énorme problème dans la jungle. Si Faker n'a pas semblé à son aise sur des champions « méta » tels que Vladimir ou Karma, on ne peut lui en faire porter toute la responsabilité, tant Blank a pu être un poids pour son équipe. Bang et Wolf ont également subi la pression de la duolane KT lors de la demi-finale des derniers Playoffs, la faute à la performance stellaire de Score qui a complètement surclassé le jungler SKT.
Malgré le niveau de jeu moyen (pour les standards SKT...) affiché lors des derniers mois, beaucoup d'analystes imaginent les double-champions du monde sortir de ce groupe B sans aucun problème. Un bootcamp d'un mois, une équipe qui a fait ses preuves tant de fois, et qui a été capable de se transfigurer en beaucoup moins de temps – comme au MSI cette année, par exemple : autant de raisons qui font que douter de SKT est pratiquement un crime de lèse-majesté.
Si Faker et les siens reviennent à leur niveau de l'an passé, il n'y a effectivement aucun doute sur leur qualification et leur première place. Par ailleurs, un hypothétique retour de Bengi reste possible ; cela serait toutefois un aveu d'échec pour une structure qui n'aura pas réussi à effectuer la transition voulue, d'abord avec Tom, puis avec Blank. Quoiqu'il arrive, si le problème de la jungle n'est pas réglé, SKT pourrait avoir de sérieux problèmes dans un groupe sans faire-valoir.
Probabilité de qualification : 80 %.
I May
La petite sœur des Edward Gaming, troisième seed chinois, part avec l'avantage d'être complètement sous-estimée. Objectivement, les chances de qualification des I May pour les quarts de finale sont inférieures à celles des autres membres du groupe ; mais en aucun cas ne faudra-t-il sous-estimer cette équipe qui regorge de talent.
Après avoir forcé les RNG à jouer une cinquième game en demi-finale des Playoffs, I May s'est imposé face à World Elite pour obtenir la troisième place, avant de vaincre à nouveau l'ancienne structure de Spirit en finale du Regional Qualifier. Dans une dernière game épique, AmazingJ – anciennement toplaner chez EDG – est parvenu à trouver un excellent TP dans le dos des WE, permettant à son équipe de l'emporter après avoir accusé 10k gold de retard.
Outre l'expérience de AmazingJ, I May peut compter sur le talentueux Athena. Le midlaner coréen évoluait chez Ever, vainqueurs de la Kespa Cup 2015 après avoir éliminé SKT, puis des IEM Cologne. Son duel face à Faker promet d'être explosif. La botlane constituée de Jinjao et de l'excellent support coréen Road devrait résisterà ses adversaires, tandis que le jungler Avoidless sera, comme pour beaucoup d'équipes, d'une importance cruciale si les I May veulent sortir vivants de ce groupe B.
Méconnue, cette équipe chinoise bénéficie d'un autre atout : la possibilité de s'entraîner avec EDG, considérée par beaucoup comme la plus forte équipe avant le début de ces Worlds. En Bo1, dans une méta où un avantage sur la lane peut engendrer un snowball très rapide, les I May pourraient bien surprendre. Et au bénéfice d'une bonne entrée en matière, venir se battre pour la deuxième place.
Probabilité de qualification : 25 %
Cloud9
Après un Spring Split mitigé et un échec en Playoffs face à des TSM fortement critiqués, les C9 arrivent aux Worlds dans des dispositions bien différentes. Le retour inattendu de Meteos et l'arrivée de Impact ont fait le plus grand bien à l'une des structures les plus titrées d'Amérique du Nord. De loin l'équipe la plus redoutable du troisième chapeau, C9 a hérité d'un groupe homogène mais parfaitement négociable – bien que cette remarque puisse être appliquée aux trois autres équipes.
Les tirages au sort sont souvent malicieux, et en permettant à Impact de retrouver son ancienne équipe SK Telecom, avec laquelle il obtint le titre suprême en 2013, celui de samedi n'a pas fait exception à la règle. Profitant pleinement de la nouvelle méta sans swaplane, le toplaner coréen a littéralement atomisé ses adversaires sur la route des Worlds. Avec une vingtaine de solokills (!) depuis le début des Playoffs, Impact semble plus fort que jamais, et son duel face à Duke promet d'être sanglant.
Sneaky et Jensen, les deux carrys de l'équipe, sont eux aussi intraitables et sont surtout remarquables par leur régularité. Jamais mauvais, ils infligent systématiquement d'excellents dégâts en fights, et les défaites Cloud9 ne peuvent pas vraiment être imputées à des erreurs individuelles.
Car si les vice-champions du Summer Split disposent d'un niveau stratégique largement supérieur à la moyenne régionale, cela n'aura pas suffi à vaincre TSM en finale des Playoffs. Si la retenue de Meteos en early-game pourrait handicaper les C9 face à des équipes agressives comme I May ou Flash Wolves, le jungler américain est impérial une fois les premières minutes passées, notamment en fights.
Comme presque toutes les équipes, Cloud9 effectue son bootcamp en Corée. Cela leur permettra sûrement de mesurer l'écart qui les sépare des tout meilleurs, et peut-être de développer les qualités pour sortir victorieux de ce groupe B. De quoi imaginer un parcours à la Origen l'an passé ?
Probabilité de qualification : 50 %
En résumé
L'une des plus grosses interrogations pour ce groupe B reste l'état dans lequel SKT arrivera à San Francisco. Au top de leur forme, les tenants du titre seront imprenables, mais s'ils ne parviennent pas à régler tous leurs problèmes, ils risquent d'être sérieusement chahutés par trois équipes qui n'ont rien à perdre. À surveiller notamment, la midlane, où l'on retrouvera Faker, Maple, Athena et Jensen, quatre des tout meilleurs à leur poste.
Comme toujours, n'hésitez pas à partager votre avis sur l'issue de ce groupe indécis !
Note : les probabilités données ne sont que des estimations subjectives ne reposant pas sur des calculs précis :)
1 commentaire
En bonne fangirl, j'espère très franchement que Cloud 9 arrivera à passer mais je ne me fais pas trop d'illusions non plus... :')