d

22 mai 2016 - Perco Divers

Retour sur France eSports

Les pouvoirs publics semblent aujourd’hui considérer qu’il est temps de se rapprocher des différents acteurs de l’esport, au moins pour comprendre de quoi l’on parle et avec qui. Encore un peu au stade de choc des cultures, ce mouvement vient toutefois de connaître son premier signe de franc réchauffement : la création de l’association France eSports.

Ils ont mis des costumes. Tous n’y étaient pas habitués. Il faut dire que lorsque l’on est investi dans l’organisation ou la diffusion de tournois esportifs, le dress code traditionnel est moins habillé, l’ambiance moins solennelle. À quelques grandes occasions toutefois, personne n’y coupe. La réunion organisée , le 27 avril dernier, au ministère de l’Économie et en présence de la Secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire, faisait partie de celles-là.
L’occasion en question : entériner la création d’un organisme de réflexion et de promotion dédié aux sports électroniques.

Un peu endimanchés mais conscients de faire un pas vers une meilleure communication avec le législateur, des membres jugés représentatifs de la communauté ont donc défini et rédigé les statuts de France eSports, la nouvelle association à but non lucratif dite loi 1901 qui se consacrera à cet objectif. Le champ de recherche est large, de la réglementation des compétitions à l’encadrement des jeunes joueurs, en passant par l’étude de la fiscalité la plus adéquate. Les éléments de définition du jeu compétitif eux-mêmes restent à préciser, à polir.

Bien qu’il soit difficile d’estimer avec précision le futur impact financier de l’esport, notamment en raison de méthodes de calcul qui usent encore un peu de la technique de la voiture-balai en intégrant à peu près tout et n’importe quoi, la tendance est tout de même à considérer que les enjeux de demain pourraient atteindre des montants importants. Conscients de ce point, les pouvoirs publics se tournent donc aujourd’hui vers certains des acteurs les plus visibles de la scène compétitive française. Si l’on évoque l’idée de faire de la France une des grandes nations européennes dans ce domaine, l’heure est encore à la découverte, à l’ouverture d’un dialogue posé. Il faut apprendre à considérer les points de vue et impératifs de chaque monde, trouver un langage commun. Le simple fait de disposer d’un interlocuteur clair et identifié peut aller dans ce sens.

Les acteurs actuels de France eSports

Dix membres dits « fondateurs » constituent pour l’heure le premier conseil d’administration. À côté des organisateurs de tournois et des médias diffuseurs, on y trouve le SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs), dont les locaux serviront de siège, et le SNJV (Syndicat national du jeu vidéo).
 


Les membres fondateurs de France eSports
 

Reste à comprendre le rôle exact que compte jouer cette nouvelle structure. Le regroupement ou la représentation des pratiquants de jeux vidéo est un serpent de mer et on ne compte plus les tentatives plus où moins sérieuses. Le choix d’un domaine plus resserré et l’adoubement gouvernemental entourant la création de France eSports semble lui conférer une certaine légitimité, qu’il s’agira de maintenir. Ça et là, on voit fleurir dans la presse le mot de « fédération », sur le modèle sportif. Qu’en est-il et est-ce l’objectif ?

Fédération ou association ?

De feu la FFJVE à la curieuse FFJVR, en passant par les Masters du jeux vidéo ou la FFJV, personne n’a réellement réussi à fédérer une base suffisante de joueurs pour devenir incontournable (Voir l'excellent papier de nos confrères d'aAa). Faute de reconnaissance par le Ministère des Sports, il est en tout état de cause difficile de créer une véritable fédération française, détentrice d’un pouvoir sportif et du monopole de l’attribution de titres officiels. La question même de licences ne se pose pas aujourd'hui, et sans doute pas pour demain.

France eSport a pris la forme juridique de l’association et ne dispose pas aujourd’hui de tels pouvoirs.

Nous avons pu interroger Hadrien Noci, dit Thud, co-créateur d’Alt Tab (et donc d’O’Gaming) et membre fondateur de l’association. Il s’exprime ici à titre personnel pour partager son expérience et son ressenti.
 


Hadrien « Thud » Noci
 

Thud, bonjour. France eSports n’est pas une fédération sportive officielle mais une association. Pour certains acteurs de l’e-sport une véritable fédération nationale n’est d’ailleurs pas forcément souhaitable. Quel est votre point de vue personnel ? Est-ce l’évolution logique pour France eSports ou la question est-elle encore prématurée ?

Bonjour. Effectivement il ne s’agit pas une fédération, ce que certains médias ont pu écrire un peu trop vite en pensant bien faire. France eSports est une association et sa forme future fait débat, y compris parmi ses membres. La question d’une future véritable fédération est intéressante. Même si j’y réfléchis encore, je crois que cela pourrait, à terme, être le mieux mais que le chemin présente d’énormes difficultés. En tout état de cause, c’est effectivement une problématique prématurée.

Vous évoquez une refonte des statuts dans l’année pour accueillir d’autres membres et accroître la représentativité de l’association. À quelles personnes ou types de structures pensez-vous ?
Je crois qu’un rappel s’impose pour expliquer aux lecteurs la genèse de France eSports. À l’origine, plusieurs acteurs économiques de l’esport se réunissaient informellement pour discuter et échanger autour de questions communes. Cela fonctionnait bien et aurait pu rester en l’état. Suite à l'intérêt du gouvernement et des parlementaires pour certaines de ces questions, les pouvoirs publics ont eu besoin d’un interlocuteur légitime formalisé. En quelques semaines, il nous a fallu étendre et transformer ce groupe en structure adaptée. Nous avons cherché à être le plus exhaustifs possible pour assurer une représentativité juste et honnête. Ne disposant pas de six mois pour lancer une grande consultation, nous avons fait au mieux. Avons-nous été parfaits ? Non bien sûr, et il s’agit aujourd’hui de corriger, d’améliorer, de perfectionner cette représentativité. Nous pensons aux joueurs, mais ils nous faut réfléchir à la meilleure méthode pour définir comment assurer une représentation adaptée et cohérente. Des équipes et des médias manquent également, nous en avons pleine conscience. J'appelle d’ailleurs tous ceux qui estiment avoir leur place à contacter directement France eSports. Encore une fois, tout cela n’est pas encore parfait mais c’est une avancée plus importante que tout ce que nous avons connu dans les dix dernières années.

Quels sont les dossiers prioritaires ?
Cette question de la représentativité et de l’adaptation des statuts justement, c’est indispensable. Ensuite, l’assurance que l’esport soit légalement distingué des jeux d’argent, ce qui est en très bonne voie. Avec le Gouvernement et le Parlement, France eSports réfléchit également au meilleur cadre légal et fiscal possible à donner aux gains de tournois. Il reste encore du pain sur la planche. La question du contrat de travail des joueurs professionnels nous semble également essentielle. Tous ces points avancent mais restent en chantier, il s’agit de faire bien plutôt que trop vite.

Le membres fondateurs sont-ils rémunérés ? L’association subventionnée ?
Non et non. Il faut être très clair sur ce point : personne ne finance l’association de l'extérieur et personne n’y gagne de l’argent. Pour être honnête, c’est même l’inverse, nous versons 750€ annuels de cotisation et y consacrons un temps de travail non rémunéré important.

Beaucoup d’acteurs économiques membres fondateurs sont concurrents. Certains expriment des craintes sur de futurs conflits d'intérêts, le président Matthieu Dallon (ndlr : également dirigeant d’OXENT) se veut rassurant. Comment imaginez vous les gérer concrètement ?
À l’heure actuelle, tous les métiers de l’esport sont représentés ou le seront bientôt. Cette diversité permet à chacun d'émettre des points de vue parfois différents et d’ouvrir une discussion que nous ne clôturons que lorsqu’un consensus émerge. Ce consensus démocratique n’est pour l’heure pas mis en défaut mais nous restons extrêmement vigilants sur cette question. Il faudra garder cette attention pour éviter que, dans les années à venir, d’éventuelles tensions ne posent problème.


Le plan de route semble donc fixé et, à condition que les différents acteurs en présence collaborent sans heurts, l’initiative semble pouvoir, a minima, créer une voie permettant de faire remonter certains points de vue communs vers le Parlement. Selon le mot de Mathieu Dallon « Nous avons défini un périmètre, il faut maintenant construire la maison avec tout le monde. » ( Au micro de nos confrères de Smartcast Ninja).

Demain l’ouverture

« Tout le monde », c’est effectivement un point qui a agité les réseaux sociaux après la réunion au ministère. D'aucun estiment que joueurs et équipes professionnelles ne sont que trop peu représentés à l’heure actuelle. Le président de France eSports a d’ores et déjà annoncé officiellement que le sujet était sur la table et que la prochaine étape serait de penser, dans les prochains mois, la gouvernance et la représentativité de l’association. Les statuts eux-mêmes prévoient que cette ouverture devra être proposée dès la prochaine Assemblée Générale Extraordinaire, sous peine de dissolution. En pratique, un collège de joueurs professionnels et d’équipes est évoqué, ainsi qu’une main tendue à tous les clubs amateurs, aux associations locales et aux entreprises du secteur.

Nous avons interrogé Yoann Wezemael, dit « Zidwait », Directeur général et rédacteur en chef d’*aAa*, dont l'absence a fait grincer quelques dents.
 


Yoann « Zidwait » Wezemael

 

Zidwait bonjour, quels sentiments vous inspirent la création de France eSports ?
Bonjour. Nous estimons que c’est une bonne chose, c’était une nécessité. Cette unification de plusieurs acteurs importants de l’esport français va apporter plus de poids à la scène et surtout davantage de crédibilité aux yeux des entités extérieures. Le fait que le gouvernement légifère sur la discipline et qu’une telle association voit le jour va peut-être permettre la création, à moyen terme, d’une fédération efficace et enfin reconnue par tous.

Vous avez, je crois, évoqué l’idée de devenir membre. Cela fait-il débat au sein d’*aAa* ?
Il n’y a pas eu de débat, tous les responsables estiment cette association et ont émis l’envie de la rejoindre. L’entrée d'*aAa* est actuellement en discussion au sein de France eSports, nous pensons pouvoir apporter un point de vue complémentaire à celui des autres membres via notre expérience (16 ans de présence sur la scène) et notre côté associatif.

Quels sont les sujets qui vous semblent devoir être prioritairement mis en avant par l'association France eSports ?
Beaucoup de choses sont à faire mais certaines sont peut-être plus urgentes que d’autres : travailler ensemble pour attirer de nouvelles marques dans l’esport, trouver des solutions pour que les petites et moyennes LAN françaises ne disparaissent pas, accompagner davantage les jeunes joueurs qui souhaitent devenir professionnels afin d’éviter qu’ils ne se retrouvent sans rien à la fin de leur carrière… Ce ne sont pas les sujets qui manquent, j’en ai cités trois mais il y en a des dizaines. La priorité serait peut-être justement de les établir, ces priorités.  

Avez vous des craintes particulières ?
Nous sommes très optimistes car les premières annonces ont été plutôt bonnes pour l’esport français, mais des craintes sont bien entendu présentes. Notamment sur l’avenir de l’association : pour l’instant, tout se passe bien, mais arrivera forcément un moment où des conflits d’intérêts créeront des tensions. Il faudra savoir les gérer pour éviter que le projet n’explose et détruise tous les efforts effectués par les acteurs de la scène depuis des années.



Et les joueurs dans tout cela ? Ont-ils une opinion ? Bien sûr, en l'absence de porte-parole il est impossible de se faire une idée globale et définitive. Il existe d’ailleurs sans doute autant d’avis que de joueurs. À titre personnel, Sébastien Lebbe, dit « FireCake », l’un des meilleurs joueur français de StarCraft II a accepté partager ses premières réflexions.
 


Sébastien « FireCake » Lebbe
 

Bonjour FireCake. En tant que joueur professionnel, quel est votre point de vue sur la création de France eSports ? Est-ce positif ?
Bonjour. Je pense que c'est une très bonne chose qu'une association ayant pour but de faire grandir positivement l'esport en France soit née. Elle a de plus une énorme légitimité car elle a une mission donnée directement par la ministre chargé du numérique.
Des acteurs très différents travaillent dans l'esport et le fait qu'une association essaie de donner une place à chacun en plus d'un cadre légal est une excellente chose.

Certains déplorent le manque de représentation des équipes et joueurs à la création. Partagez-vous cet avis ?
Je pense que c'est très dommage que cette association ne représente que la partie « organisationnelle » de l'esport. Cette association aurait pu être ce qu'elle avait promis d'être, à savoir une association qui permet de développer l'esport dans le bon sens, en n’oubliant personne.
Malheureusement l'absence de représentants d'équipes et de joueurs est une véritable catastrophe pour le développement de l'esport en France, pourquoi ? Voici pourquoi...
Tout le projet de loi sur l'esport a été demandé et mis en œuvre sous l'influence des grosses sociétés de l'esport telles que Millenium et Webedia, l'ESL ou encore O’Gaming. Oui il est nécessaire qu'il y ait un projet de loi sur l'esport mais je trouve qu'il a été entièrement conçu pour donner davantage de pouvoir à ceux qui en ont déjà bien assez.

Jusqu'à présent, à cause du flou juridique sur l'esport, la seule chose qu'un joueur ou une équipe peuvent faire lorsqu'ils ont un différent avec une société de l'esport est d'attaquer la e-réputation de cette société. C'est la seule chose qu'un joueur/équipe pouvait faire. Désormais il sera possible de contacter l'association France eSports... Sauf qu'à la tête de cette association on retrouve les mêmes dirigeants et organisateurs... Par exemple, le joueur Lilbow de l'équipe Millenium a récemment fait un « drama » sur twitter car Millenium de voulait pas l'envoyer à la DreamHack Austin (probablement pour des raisons de coûts), la personne à la tête de Millenium est Llewellys, or il se trouve que le secrétaire général de l'association France eSports est aussi Llewellys... De la même manière, j'ai eu un différent avec O’Gaming en fin d'année dernière, O’Gaming est aussi présent dans cette association. 
En soi ce n'est pas un problème que de grosses sociétés de l'esport comme O’Gaming ou Millenium soient présentes dans cette association, le problème est qu'il n'y a aucun représentant des joueurs et des équipes, leur laissant donc le champ libre pour faire ce qu'elles veulent.

L'association a prévu et annoncé une prochaine ouverture visant justement à mieux intégrer joueurs et équipes  au projet. Qu’en pensez-vous ?
Parait-il que France eSports aura bientôt des représentants des joueurs et des équipes dans leur association, mais qui les choisira ? Si ce sont les personnes déjà présentes dans l'association qu'est-ce qui les empêche de par exemple nommer un joueur de l'équipe Millenium qu'ils pourront influencer et ainsi pouvoir faire ce qu'ils veulent tout en donnant l'illusion que les joueurs sont représentés ? Pour beaucoup de viewers ce projet de loi est une énorme réussite car il symbolise la « reconnaissance » que les joueurs méritent enfin alors que cela fait des dizaines d'années qu'ils sont méprisés par les politiques et les médias. De ce que j'ai compris, l'association France eSports devra aussi définir les jeux vidéos qui sont « e-sport » de ceux qui ne le sont pas. Les jeux e-sport devant promouvoir la compétition et le talent des joueurs, à contrario des jeux de hasard. Très bien, que fait-on des jeux où la part de hasard est très importante comme par exemple Hearthstone ? Est-ce que Hearthstone est un jeu esport ? La réponse sera tranchée directement par l'association, c'est un jeu qui rapporte beaucoup d'argent, l'ESL, Millenium et O’Gaming vont donc vouloir faire des compétitions dessus. Maintenant que fait-on d'un jeu moins populaire, dont la part de hasard est très importante, mais néanmoins très appréciée des joueurs jouant à ce jeu ? Ce ne seront ni les joueurs ni les viewers qui décideront. Bref, je trouve cela vraiment très dommageable que cette association ne représente pas les joueurs, je crains que cela ne fasse qu'encourager l'esport à être encore plus corrompu.

J'espère avoir tort. J'aimerais aussi beaucoup m'y connaître davantage en loi car de nombreux autres points du projet de loi me semblent très douteux et en cas de doute ce sera toujours au désavantage du joueur, comme cela a toujours été le cas.

Pour un joueur, la question de la nature du contrat de travail est elle LA question centrale aujourd’hui ? Le CDD spécifique vous semble t-il une voie satisfaisante et à quelles conditions ?
On passe d'une situation où je n'ai pas de statut légal en France à une situation où je vais pouvoir avoir une sécurité sociale, cotiser pour la retraite et « exister » aux yeux de la loi. La question de la nature du contrat de travail ne me semble pas si fondamentale que ça. Je pense que le plus important est de regarder les points de rupture du contrat et les possibilités de changement du contrat.
À l'heure actuelle, de nombreuses équipes ont tendance à ne jamais réellement se séparer de leurs joueurs mais à diminuer leur salaire tout en les gardant dans leur équipe, de manière à ne pas avoir une mauvaise publicité pour avoir abandonné tel ou tel joueur.
Je pense que le CDD n'est pas une mauvaise chose pour les joueurs mais je regarderais cela plus en détail, pour être sûr de ne pas me tromper, après mes deux semaines intensives de tournois à Austin et à Tours.

 

De tous côtés, résonne finalement le même sentiment général de réjouissance mâtinée de prudence, parfois de doutes. L’existence même de France eSports est une avancée concrète évidente pour tous, un pas dans la bonne direction dont chacun attend beaucoup.

Partout l’on remarque que l’esport grandit. En tout cas il mature, il est à l’âge des prises de positions sérieuses, des questions d’adultes.

Il met des costumes.

 

 

 

 

7 commentaires

Afrouner
Afrouner - 22/05/2016 22h29

Des interviews diversifiées et complémentaires, une liberté d'expression pour FireCake et ca c'est bien, ce qu'il dit est super intéressant, un vrai travail de journaliste mon bon perco !

Hypotypose
Hypotypose - 22/05/2016 23h54

+1 Afrouner! Point de vu croisé des interview, j'aime ça!
Partir sur de bonne bas c'est la clef pour aller loin!
GG et bon courage.

EhToilabas
EhToilabas - 23/05/2016 04h27

Hm les joueurs ne sont alors pas représentés ? De grosses sociétés qui siègent (Webedia pu*** Webedia quoi !)... comme c'est marrant. ça commence bien pour cette association, déjà à la base j'étais vraiment sceptique sur la qualité de bienvenue de l'intervenition du législateur et cette histoire de création d'association...

Mais je suis d'accord sur le fait que c'est la fin d'une ère et le début d'une autre. Parce que pour moi ces deux faits annonce clairement la couleur, je veux dire que si leur membre veulent passer comme message, l'esport est d'abord et avant tout buisness, ils sont sur le bon chemin

Enfin je ne demande qu'à être une mauvaise langue, que cette association soit a terme le plus représentatif possible et qu'elle fasse la pluie et le beau temps "dans la pureté" mais j'arrive pas à me convaincre moi-même. Je crois que ça discutera plus intérêt économiques entre acteurs économique majeurs de l'esport en col blanc qu'autre chose, et face aux intérêts économique je ne crois pas au fait que la voix des joueurs pro ont un poids.

Esperons que j'ai tord.

liclic
liclic - 27/05/2016 06h13

Il est vrai qu'il serait intéressant que des équipes pros et semi-pros et leurs joueurs en fassent partie. Il faut néanmoins un équilibre en termes de représentativité. En cela, les propos de Thud et Firecake coïncident beaucoup, à raison selon moi.
Qu'il y ait des risques de conflits d'intérêts comme le montre Firecake, est assez clair. Pour ce genre de grief, peut-être serait-il intéressant de s'inspirer des tribunaux et notamment des Prud'hommes où siègent des représentants des employés et des employeurs à parts égales (il me semble que pour le TAS en sport, il en est de même). Au moins, cela permet un équilibre des forces. Ce serait intéressant qu'il en soit ainsi pour France e-sport ou, au moins, lorsqu'il y a des griefs à instruire.

En tout cas, l'initiative est louable et le fait que les membres sont bénévoles et paient une somme assez rondelette pour en faire partie risque d'être difficilement supportables par les semi-pros et les amateurs. Il s'agira également de voir comment il pourrait y avoir des membres qui ne paient aussi cher leur adhésion.

Enfin, je suis d'accord avec les membres précédents, c'est du très bon travail de journaliste d'investigation. Continuez à O'Gaming.

Patatator - 28/05/2016 18h08

Très bon article, que je vais m'empresser de faire circuler!
Seuls reproches que je peux formuler : le ton un peu grandiloquent et l'absence d'informations réelles sur ce qu'est au final l'association, ainsi que son futur rôle...

percol
percol - 28/05/2016 18h39

@Patator :

Merci du compliment. Si le ton sonne "grandiloquent", c'est bien involontaire. A dire vrai, s'il est loin d'être parfait, je n'aurais pas imaginé ce qualificatif. Quand aux informations, l'article est rédigé au moyen de celles disponibles à sa date de parution, sans faire trop de conjectures.

Elendyr
Elendyr - 30/05/2016 09h18

Pour ma part j'ai trouvé l'article Excellent. Félicitations. C'est peut être le premier article de fond aussi bien écrit et travaillé que je vois sur Ogaming. J'ai simplement regretté l'absence de légende en dessous des photos des membres actuels, ainsi que d'un organigramme présentant les rôles des membres.

Vis à vis du contenu maintenant, j'avoue être assez perplexe. Pour moi, la nécessité de naissance d'un tel "organisme" (car pour moi il ne s'agit nullement d'une association, et on ne peut pas encore parler d'une fédération) est indispensable. Même si, comme on a pu le voir lors des articles et des vidéos discutant des deux parlementaires mandatés, ces derniers ont fait un travail remarquable qu'ils vont remonter vers les ministères concernés, il est selon moi indispensable pour l'avenir de l'e-sport, économique, sportif, et culturel, qu'un organisme acteur du milieu fasse contact avec les parlementaires et le gouvernement.

Maintenant la crainte amenée dans l'article et soulignée par FireCake est réelle. On compte treize membres sur la photo, et aucun n'est issu d'une équipe professionnel. Je n'ai même pas eu l'occasion de voir si un "ancien" joueur pro se cachait par là. Là où certains vont parler "d'oubli" ou de "négligence", moi je parle de scandale. C'est équivalent à créer un syndicat pour les salariés d'une entreprise, en ne mettant dans le conseil d'administration du syndicat que des patrons...

Certains diront qu'ils vont "rattraper" le coup, et inviter des pros à rejoindre l'association. Mais pour moi le fossé est déjà creusé. Si on ne voit aucun pro sur la photo immortalisant le début de l'association, c'est parce que la mentalité de cette dernière n'est pas de les soutenir. Et à l'image de l'économie, le lobying va faire effet, et même si dans les jours/semaines à venir, des pros sont intégrés à l'association, il y a fort a parier que leur voix sera de faible intensité, et qu'ils ne maîtriseront pas les décisions prises...


Mon point de vue est donc à double tranchant. D'un côté, je pensais (et j'en suis toujours convaincu) que l'association était absolument nécessaire, mais maintenant qu'elle est crée et que je vois la façon avec laquelle ça a été fait, cela me fait peur et me rappelle que non, l'E-sport ne vit pas au pays des Bisounours...

Poster un commentaire

Vous devez être connecté pour pouvoir poster un commentaire.