PUBG : des progrès sur l'esport
PUBG est officiellement sorti depuis quasiment six mois. Retour sur les progrès faits du point de vue de l'e-sport tant du côté de l'éditeur que de la scène.
Cela fait un peu plus d'un an, le 23 mars 2017, que PlayersUnknown's BattleGround est sorti sous les yeux du grand public. Pourtant en bêta, l'adhésion est rapide pour les gamers du monde entier. Les records de joueurs simultanés s'enchaînent les uns après les autres. Un million, deux millions, trois millions... les développeurs de BlueHole ont créé une poule aux œufs d'or, un des hits de l'année 2017. Nombre de joueurs oblige, une scène e-sport commence alors à se développer avec deux tournois sur invitation de grande envergure. Le premier, à la Gamescom, le second aux IEM Oakland : deux succès. Avec la sortie du jeu, le 20 décembre 2017, PUBG entre dans l'âge de la maturité. Il ne s'agit plus d'étonner mais de confirmer. Après le succès des deux premiers coups d'essais, quels progrès PUBG a-t-il fait pour devenir un jeu e-sport depuis son lancement officiel ? Vaste question à laquelle nous tenterons d'apporter quelques éléments de réponse tant du point de vue de l'action de l'éditeur que de celle de la scène.
BlueHole, allégorie.
BlueHole : des tricheurs aux snipers
C'est bien l'éditeur qui fait le jeu et une scène e-sport ne peut naître que dans des conditions favorables. Les premières ont trait aux conditions de jeu qui doivent permettre de garder une base de joueurs active tandis que les secondes ont un impact direct sur le jeu compétitif.
La triche, d'abord, est un mal rongeant les jeux de tir depuis des décennies. Avec l'avènement du jeu en ligne, ces wallhack et autres aimhack sont particulièrement redoutés des joueurs. La lutte est sans fin, mais les équipes de BlueHole font tout leur possible dans, et hors, du jeu pour arrêter ceux qui distribuent et conçoivent ces logiciels. Couplé à un nouveau système de matchmaking rating, le nombre de tricheurs a drastiquement chuté dans les salons de PUBG. Des efforts de lutte contre les bugs ont également été menés, assurant un plus grand confort de jeu et moins de ces crashs particulièrement frustrants. N'idéalisons tout de même pas la situation, il reste des efforts à faire. Cependant, la situation est bien meilleure qu'en décembre dernier, il faut le reconnaître.
Du point de vue compétitif des évolutions ont été apportées afin d'assurer des parties de meilleure qualité. C'est d'abord le travail d'équilibrage réalisé sur les armes qui est à reconnaître. L'action la plus visible porte sur la balance entre fusils d'assaut et de sniper. Qu'il s'agisse d'une modification de la portée ou des lunettes, les développeurs luttent activement contre l'idée d'une arme couteau suisse, supérieure en toutes circonstances. Sur la carte désertique, Miramar, un effort certain a également été mené afin d'améliorer les équipements obtenus hors des plus grandes villes, multipliant les points de départ viables. Enfin, l'amélioration sans doute la plus importante pour le développement de l'e-sport sur le jeu est la mise à disposition d'un outil de replay par l'éditeur. Ceux-ci permettent une production de meilleure qualité pour les compétitions ainsi qu'un outil de travail indispensable aux vidéastes et aux équipes souhaitant analyser leurs stratégies et celles de leurs adversaires.
Ils sont beaux, ils sont là, ce sont les replays.
Des joueurs et des tournois, une scène en expansion
Un éditeur qui travaille sur son jeu ça ne suffit pas, il faut également des gens pour organiser et participer aux compétitions.
Côté compétiteurs, la scène est bien dotée avec un la participation de nombreuses équipes reconnues. Particulièrement dominante actuellement, Team Liquid est une de ces équipes capable d'attirer par son nom nombre de fans et dont les joueurs réussissent actuellement de belles performances. La France n'est pas en reste avec les équipes Vitality, anciennement aAa, qui fait vibrer les âmes des supporters de l'e-sport hexagonal ou bien Millenium et Gentside. Signe de l'attractivité du jeu, et pas des moindres, les Coréens se sont pris d'affection pour le champ de bataille du joueur inconnu. Alors certes, les classements en PC Bang ça fait joli, mais c'est surtout le recrutement d'une équipe par la légendaire structure SK Telecom qui marque le coup. Avec de tels soutiens, nul doute que le jeu devrait attirer les regards des fans d'e-sport du monde entier.
Les ex-aAa, désormais Vitality, ont fait vibrer la France lors des IEM Oakland
Côté compétitions, deux avancées permettent de l'espoir quant à l'avenir e-sport de PUBG. Après les tentatives des tournois sur invitation en fin d'année dernière, le jeu a su convaincre les annonceurs et les organisateurs sur la possibilité de compétitions à 16 équipes. Les formats sont encore sujets à évolution mais le circuit DreamHack a d'ores et déjà ajouté le jeu à ses compétitions. StarLadder et les Intel Extreme Masters semblent suivre la même voie, ce qui garantirait au battle royale une exposition régulière dans des tournois hors-ligne dotés d'une production de très grande qualité. Mais ce n'est pas tout, des ligues en ligne comme celles organisées par Auzom et Curse, donnent l'opportunité de voir du contenu de bon niveau, régulier, ainsi qu'à de nouvelles têtes de percer dans des tournois plus accessibles que les majeurs. Plus proche de nous la ligue Obsidius permet à des équipes de bon niveau de se faire remarquer.
Les tournois et les éditeurs ne sont pas comme l'eau et l'huile, on peut aisément les mélanger. Tel Riot et ses LCS, Blizzard et ses WCS et Valve et The International, les équipes de Bluehole ont bien compris qu'organiser un tournoi avec un joli tas de billets à se partager c'était plutôt une bonne idée. Ainsi a été annoncé la semaine dernière un tournoi à 2 millions de dollars ce qui, admettons-le, n'est pas trop mal pour une première tentative. Reste à voir si le tournoi convaincra ou si le soufflé retombera nous offrant une magnifique reprise de l'échec Shootmania.
Le tonneau des Danaïdes
Beaucoup a été accompli depuis la sortie du jeu mais il reste tant à faire. La lutte contre les bots et autres tricheurs, d'abord, est un effort sans fin, une lutte acharnée qui persistera tant que le jeu existera. Le ladder, même s'il a été amélioré par l'ajout d'un système de MMR n'en demeure que peu clair. Le point le plus important, cependant, reste les cartes. S'il en existe deux, seule Erangel est réellement populaire en compétition, Miramar étant boudée tant par les organisateurs que par les joueurs. La sortie d'une nouvelle carte et de multiples patchs d'équilibrage seront l'occasion pour Bluehole de prouver qu'ils ont la capacité de pouvoir proposer une bonne diversité de cartes. Celle-ci est un facteur important dans l'intérêt du jeu à long terme et sa capacité à se renouveler. Quoiqu'il en soit la réponse se trouvera assez aisément dans le nombre de spectateurs aux tournois. Espérons cependant que PUBG est là pour durer.
Quel est pour vous le plus important progrès de PUBG depuis sa sortie ? Sur quel point les efforts devraient-ils être orientés en priorité ?
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