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24 avr. 2018 - Nepou, Zehir et Perco StarCraft 2

Nation Wars V : jusqu'à plus soif !

Ça y est, c’est terminé pour cette année. Encore une fois, quelle folie, quel plaisir, quelle rigolade ! Dimanche, en direct de la PAX, la Corée a tenu son rang… Passé minuit c’était moins évident. On vous raconte tout.

Dimanche, en se baladant dans les allées du festival « Play by PAX », le visiteur pouvait tranquillement passer de stand en stand. Le salon se veut à taille humaine, bon enfant et évite le tumulte de certains autres rassemblements. Bref, on y est presque au calme, détendu… Et pourtant, un énorme brouhaha résonne depuis la grande salle. De 10 heures du matin jusqu’à plus de 20 heures, il ne cessera pas. Dans cette ambiance relaxe, comme à son habitude, O’Gaming fout le bordel.

Ça fait du bien de vous revoir

Il faut dire que c’est la première fois depuis 2014 et les Nation Wars II que les finales sont rejouées en direct, devant près de 1200 spectateurs. Et ça fait du bien. Certains retrouvent ou découvrent des copains du chat en ligne, les T-shirt StarCraft ont été ressortis, tout le monde a son petit pronostic.

La Corée, la Finlande, les Pays-Bas et le Mexique vont s’affronter dans la plus grande compétition de StarCraft II par équipe de la planète… Et pourtant – alchimie unique du tournoi – tous les joueurs rigolent bien dans les coulisses, à quelques minutes du top départ. Lorgard, le producteur de l’événement, donne de petits conseils de drague à la française à un Artem (e-sport manager chez Blizzard) qui n’en revient pas, l'équipe, les commentateurs français et internationaux se préparent tout en échangeant quelques mots avec les spectateurs qui vont s’asseoir.
 


Certains avaient de bonnes idées. « Pomfadamus » a adoré.

 En backstage, c’est une petite armée qui s’affaire. Comme toujours, il y a un million de problèmes techniques à régler, un milliard de détails à peaufiner. Tandis que Lutti vient chauffer la salle avec talent, l’équipe de réalisateurs est sur le pied de guerre pour que la journée se passe sans incidents, même si tous savent qu’il y en aura forcement (un événement O’Gaming sans ses petites anicroches matérielles n’est pas un événement O’Gaming). Leurs oreillettes résonnent des grognements de Kaoru et Yatta, respectivement live producer et directeur technique, mais tout le monde est habitué.

Et quand tout se lance, c’est comme si personne ne s’était vraiment quitté. Les commentateurs retrouvent le plaisir de haranguer une foule qui ne demande que ça, les joueurs ont le sourire jusqu’aux oreilles, même ceux qui ont pourtant l’habitude d’afficher un masque de concentration impénétrable. Les Nation Wars, c’est toujours spécial.

La Corée, chahutée mais trop solide

Les Nation Wars V, c'était du fun, de la chaleur et des copains, mais c'était aussi de l'e-sport ! Question niveau de jeu, nous étions servis et les joueurs se sont lâchés pour nous fournir des parties dignes du public français, toujours le meilleur du monde.

En demi-finales, d'abord, l'affrontement entre le Mexique et les Pays-bas a donné lieu à quelques belles parties. Si l'ace néerlandais, uThermal, n'a pas brillé, ses coéquipiers ont montré qu'ils n'étaient pas à sous-estimer. Optimus a offert la première carte de la journée à son équipe tandis qu'Harstem – incontestablement l’homme en forme du tournoi – a fini la partie en écrasant le reste de l'équipe mexicaine et en battant deux fois SpeCial, rien que ça. Quatre à deux, une équipe hollandaise hilare et trois copains heureux comme des enfants d’accéder à la grande finale.  

 

 

La salle n'était peut-être pas encore assez caliente pour les Mexicains, mais elle l'était bien assez pour nos amis du pays des tulipes. Comme il l’annonce lui-même sur scène, « l’année d’Harstem » (since 1965) est devenue « la décennie d’Harstem ».

À la faveur de la météo et de la foule, la chaleur est rapidement montée. Elle a tant et tant haussée qu'elle s'en est révélée écrasante. Pas tant pour le public, toujours fidèle, que pour nos amis venus du Nord. Les Finlandais affrontaient les Coréens dans la seconde demi-finale. Serral et ses coéquipiers n’ont pu faire qu'acte de présence face à un soO indéboulonnable. Quatre coups de cuillère à pot et la Finlande est hors de la course. Quatre à zéro, on se dit alors que la Corée va être difficile à aller chercher.

Ainsi, voici venue l'heure de la finale. On est en live, sur scène, aucune excuse n'est possible, internet tient (presque) bon. Les gladiateurs s'avancent, uThermal contre MMA, match à mort entre deux Terran. Le Coréen, à peine sorti de son service militaire, n'est pas le plus coriace et Mark s'impose, donnant un premier point (et de l'espoir) à son équipe. Un second adversaire se dresse, soO. Il est fort, certes. Il a écrasé la Finlande, certes. Pourtant, lui non plus ne fait pas le poids contre le challenger : deux à zéro pour les Pays-Bas. Le public – qui a pris fait et cause pour les Européens – est déchaîné.  Certains se demandent si l'invincible armada ne va pas s'effondrer, si l’inconcevable peut se produire.

 


Le public, chaud pendant près de dix heures !

 

Mais INnoVation se lève.

Imperturbable, il domine uThermal. Une fois, puis une seconde. Optimus tente sa chance, sans plus de succès. Le duel tant attendu entre Harstem et « la machine » va avoir lieu. Mais Harstem, lui aussi, perd. Déjà quatre à deux, le all-kill est en route et la faible lueur qui naissait dans le public semble s'estomper. Il ne reste plus qu'une vie à son équipe et c'est, encore une fois, Harstem qui s'avance. Plus que se lever, il se bat. Plus que résister, il vainc. Le match est relancé, la machine enrayée, le public réveillé. L'espoir, lui, ne sera que de courte durée. Touché dans son orgueil, INnoVation revient lui aussi et, cette fois, donne le point final à la Corée. Cinq à trois, les champions en titre conservent leur couronne grâce à un INnoVation impérial. « Je suis venu, j'ai vu et j'ai vaincu », pourra-t-il dire. Peut-être, mais non sans mal et c'est cela qui a fait de ces finales un si beau moment.
 


La Corée du Sud, toujours sur le trône.


Symbole de l’esprit du tournoi, une fois le show fini et alors que tout le monde commence à ranger, y compris Harstem qui part chercher son clavier sur scène, toutes les personnes restantes se mettent à scander « Harstem, Harstem ! ». Le Hollandais ne s’y attendait pas, il revient remercier la foule, heureux et un peu ému nous raconte notre commentateur Yogo, « C’était un beau moment, comme pour le remercier du show qu'il avait produit, malgré sa défaite finale. Le public français est vraiment incroyable ! ».

Après l’effort…

On est pas fatigués !

Après une journée très intense, l’ensemble de l'équipe des Nation Wars V avait rendez-vous pour célébrer la quille et la victoire de la Corée, avec le sentiment du travail accompli. Après avoir fanfaronné toute la journée et un drapeau Coréen dans le dos (N.D.L.R : objectivité quand tu nous tiens), un brave rédacteur s’est infiltré dans cette soirée, durant laquelle les dépenses en alcool représentaient trois fois le cash prize du tournoi… au moins.

Des mois de travail pour arriver à cette journée mémorable, conclue dans un « restaurant bistronomique » parisien, très festif pour l’occasion ! Le build « e-sport, becquetance et alcool » ayant déjà fait ses preuves par le passé, les joueurs Coréens et Néerlandais se sont joints à la fête. Bien accueilli par le patron des lieux, le grand Poka.

soO comme cochon !

Ceux qui connaissent l’endroit et son patron le savent, il vaut mieux être entraîné si l’on veut y survivre. Si l’on ne peut douter de l’expérience de soO sur le RTS de Blizzard, sa capacité à résister à l’alcool a, elle, été remise en question assez vite au cours de cette soirée. Alors que les premiers plats n’étaient pas finis, Poka, dans le rôle de Jim Raynor, s'est mis à agresser des Coréens sans défense. Ils n’ont pas vu venir le push.
 


MMA, bien content de revenir en France !

 


Qui a dit qu'INnoVation ne rigolait jamais ?


Tous les Coréens se sont pliés à l’exercice, mais le dps était bien trop élevé pour soO, aussi apeuré qu’un zergling en move command dans une armée de hellbats et qui ne s’en relèvera jamais.

Les joueurs sont donc partis assez vite – d’autant que leur avions repartaient le lendemain – et la troupe s’est réduite avant que la nuit ne se délocalise un peu plus loin. L’alcool et les débats autour du jeu ont continué jusqu’à ce que notre courageux reporteur cède, aux alentours de quatre heures du matin. Contrairement à l’an passé, l’alcool et la fatigue auront donc eu raison de notre rédacteur de l’extrême. Alors que la fête continuait, il s’endormait sur son canapé, épuisé, mais heureux d’avoir apporté sa petite pierre à l’édifice qu’était Nation Wars V.

Et si on se donnait rendez-vous dans un an ?

Et maintenant ? Maintenant il faut reprendre les bâtons de pèlerins et recommencer, inlassablement, à convaincre pour pouvoir proposer des Nation Wars VI l’an prochain. Ce n’est jamais gagné d’avance, d’où l’importance du soutien des spectateurs, des abonnements à la chaine StarCraft II d’O’Gaming.
 

« Comme à chaque fois c'est toujours une très grande fierté de produire les Nation Wars. C'est beaucoup de travail, de stress, mais c'est surtout une immense joie... Et puis, entendre 1200 personnes faire trembler les murs de la salle, rien que d'y repenser j'en ai encore des frissons. Un big up à toute l'équipe, parce que c'est plus de 50 personnes qui s'arrachent pendant des mois et que sans eux Nation Wars n'existerait pas »


Lorgard, producteur des Nation Wars

 

En tout cas, ce n’est pas l’envie de recommencer qui manque dans l’équipe.

« Quand on est commentateur, c'est avant tout pour partager sa passion. Se retrouver dans un évènement avec les  joueurs et en face du public, c'est un peu comme la consécration de tout notre travail. Surtout quand l'ambiance est au rendez-vous comme dimanche : des joueurs au top, des games de folies et un public d'enfer. Que demander de plus ? Si ce n'est d'avoir très vite un NW6,  j'espère ! »


Yogo, commentateur StarCraft II

 

Finalement, c’est à la sortie de la salle qu’on a trouvé ce qui résumait le mieux cette journée. En écoutant discrètement un spectateur anonyme discuter avec un ami et conclure « Ils sont quand même bons ces cons ! ».

C’est tout ce que l’on a toujours voulu être. Bons…. Et cons.
Merci.

5 commentaires

Limarwinn
Limarwinn - 24/04/2018 23h20

Ah ah, très bel article pour un très bel event, le plus bel event d'ailleurs à mes yeux...
Pour savoir un peu comment ça marche d'organiser des événements et connaitre un peu les coulisses de ce type de chose, je peux assurer que c'est un boulot énorme qui a été accompli : le résultat est au rendez-vous et la qualité aussi.
J'espère de tout coeur que Ogaming aura conquis ou au moins convaincu ses sponsors en plus du public / viewers / subs.
Tout le crew assure un max et donne sans compter par passion et c'est ça qui est beau.
Merci donc à vous nous offrir ces moments de fraicheur et de sincérité, ça fait grave du bien dans le monde actuel.
Vivement les NW6 !

Crowhogan1502 - 25/04/2018 12h04

continuez de faire vivre ce jeu, vivement les nw6 :)

Brainstim
Brainstim - 25/04/2018 12h22

Cet Event était un des meilleurs que j'ai pu vivre. Les joueurs étaient tous super content d'être là. Je pense que chacun ramènera plein d'anecdotes. Moi j'étais mort de rire devant la surprise des joueurs finlandais après que je leur ai demandés leurs orthographes après celui de Serral. Ou encore Harstem qui me promet que les pays bas gagneront l'année prochaine si j'apprend à parler correctement néerlandais.

Sinon même si les Pays-bas n'ont pas gagné (même si on a fait en sorte que ce soit la nation avec le plus de drapeau dans le public) et que j'ai peur de la solitude quand on a était 3 ou 4 à commencer à crier le nom d'Harstem, tout c'est bien fini.
Merci à tout la team d'ogaming et vivement l'année prochaine pour voir la Corée remettre en jeu son titre face au reste du monde.

HugoSoulier
HugoSoulier - 25/04/2018 14h57

Très sympa cet article !

Axonefr
Axonefr - 28/04/2018 23h43

Merci pour la journée. C'est une bonne compétition ces NW. Un peu trop intense parfois pour avoir le temps de tout regarder, mais je passe toujours un bon moment.

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