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27 juin 2017 - Maginn League of Legends

Les héros de l'Europe

Décembre 2011, le serveur coréen de League of Legends est officiellement ouvert. Dès lors, les spéculations vont bon train quant au niveau de la Corée, et beaucoup les voient déjà dominer le monde, prédiction qui devra attendre les championnats du monde 2013 pour être réalisée. Mais depuis, le règne du pays du matin calme est sans partage. Un temps suivie de près par les Chinois au niveau international, les équipes coréennes sont désormais secondées par celles du vieux continent qui parviennent chaque année à hisser au moins une équipe dans le carré final du mondial. Bien qu'encore loin de réellement inquiéter SKT et consorts, les équipes européennes ont au moins le mérite de nous faire rêver chaque année. Suivez-nous pour un voyage dans le temps à la rencontre de ces héros de l'Europe, ayant fièrement représenté nôtre région au sommet du monde.

2012 et 2013 : l'Europe presque au sommet du monde

Les championnats du monde de la saison 2 voient l'arrivée de concurrents pour l'Europe et l'Amérique du Nord, qui ne seront plus les seules régions sur la scène. Si les Européens de Fnatic ont remporté les premiers Worlds, il va être plus difficile de rééditer l'exploit. La domination asiatique guette, mais deux équipes vont se dresser et rendre l'Europe grande de nouveau. Tout d'abord la désormais mythique formation russe Moscow 5, composée de Darien, Diamondprox, Alex Ich, Genja et GoSu Pepper, qui s'est faite remarquer sous le nom de Team Empire lors des qualifications pour les IEM Kiev 2012 avec le move qui porte désormais le nom d' « Empire ». L'équipe, totalement inconnue jusqu'alors, sera peu de temps après rachetée par Moscow 5 et remportera le tournoi, ainsi que de nombreux autres en Europe, devenant incontestablement la meilleure équipe européenne de l'année 2012.

Les Russes doivent leur succès à leur style de jeu atypique et agressif, personnifié par le jungler Diamondprox, amateur de picks exotiques et inventeur du counter-jungle que tout joueur de League of Legends connaît aujourd'hui. Moscow 5 se taillera une réputation de tueurs d'équipes coréennes lors de nombreux tournois, mais butera finalement en demi-finale des championnats du monde 2012 face aux futurs vainqueurs taïwanais Tapei Assassins.

Le désormais mythique « Empire » éxécuté par Gosu Pepper, Alex Ich et Genja (Crédits: ESL)

L'autre équipe ayant fait la fierté de l'Europe en cette année 2012 est la seule qui parvient à faire trembler voire tomber Moscow 5, j'ai nommé Counter Logic Gaming Europe. Composée de Wickd, Snoopeh, Froggen, Yellowpete et Krepo, l'équipe sœur de CLG Prime s'est également distinguée par un style particulier, totalement à l'opposé de leur rivaux russes puisqu'ils affectionnent particulièrement les compositions axées sur le late-game et la temporisation. Ce style atteindra son apogée lors de la légendaire game les opposant aux M5 lors des phases de poule de la Dreamhack Summer 2012. Ils réalisent un come-back de plus de 20k gold dans une game de plus d'une heure suite à une défense impériale, notamment grâce à Froggen et sa Anivia. Les CLG.eu réaliseront un très beau parcours aux championnats du monde mais ils échoueront eux aussi aux portes de la finale face à Azubu Frost.

CLG.eu lors de leur séjour en Corée pour l'Azubu The Champions Summer 2012, où ils prirent la deuxième place.

L'arrivée de la saison 3 marque le début du système de saison régulières de Riot ; les LCS. Du côté de l'Europe on retrouve les cadors de la saison précédente M5 (devenus Gambit Gaming), CLG et SK Gaming, ainsi que les équipes ayant réussi à se qualifier via le tournoi de qualification, dont les anciens champions du monde Fnatic. Au terme des deux Splits, trois équipes européennes se qualifieront pour les Worlds : Fnatic, Lemondogs et Gambit Gaming. Lemondogs aura un parcours honorable, mais l'équipe ne verra pas les Playoffs, placée dans un groupe trop relevé puisqu'on y retrouve OMG et SKT. En revanche, Fnatic et Gambit domineront le groupe B et accèdent donc aux quarts de finale.

Si les Gambit n'iront pas plus loin, tombés face aux redoutables Najin Black Sword, Fnatic sera le véritable fer de lance de l'Europe dans ces championnats. Composée des anciens champions du monde Cyanide et xPeke, ainsi que de sOAZ, Puszu et YellOwStar ayant récemment pris le rôle de support, les Fnatic n'ont pas eu de véritable adversaire ni en Europe, ni en phase de poule. La confrontation en quarts de finale face à Cloud9 s'avère un peu plus serrée, mais les Européens finissent par détruire le dernier espoir américain, notamment grâce au légendaire Kassadin de xPeke en game 1, ainsi qu'au Lee Sin de Cyanide qui permet une victoire écrasante des Fnatic en game 3. Malheureusement ils tomberont sur un os lors de la demi-finale et ne parviendront pas à se défaire des Chinois de Royal Club. SK Telecom s'emparera du titre, signant le début de l'ère de la domination coréenne. 

Fnatic lors des championnats du monde 2013 ; ça nous rajeunit pas ! (Crédits : Fnatic)

2014 : l'année noire

La saison 2014 est une année à bannir de la mémoire de tout fan européen de League of Legends. L'inquiétude commence à se faire sentir lors des All-Stars de Paris, où Fnatic ne parvient à remporter qu'une seule game face aux Taipei Assassins. Les craintes des fans seront confirmées aux championnats du monde. Les trois équipes envoyées par l'Europe sont Alliance, la super-team composée de Wickd, Shook, Froggen, Tabzz et Nyph qui a réussi à détrôner Fnatic en Europe pour la première fois, Fnatic, rejoints par le prodige Rekkles au poste d'AD Carry, et les SK Gaming avec Fredy122, Svenskeren, Jesiz, CandyPanda et nRated. Le malheur frappe l'Europe avant même le début de la compétition, puisque Svenskeren est suspendu pour les trois premiers matches pour avoir utilisé un nom d'invocateur jugé raciste sur le serveur Taïwanais. Il sera remplacé au pied levé par Gilius, malheureusement sans succès pour SK, qui perdent leur trois premiers matches de poule. Le retour de Svenskeren offrira un second souffle à l'équipe, qui s'imposera dans 2 matches sur 3 lors de la deuxième semaine, mais ça ne suffira pas à sauver les meubles et SK termine à la troisième place du groupe.

Du côté de Fnatic, les choses ne se présentent pas tellement mieux. Placés dans le groupe de la mort, les Européens délivrent des performances en dents de scie, bien qu'étant les seuls du groupe à prendre une game à Samsung Blue, ils encaissent une défaite contre LMQ, censée être une équipe abordable. Mais ce qui va définitivement enterrer les espoirs de Fnatic est cette game face à OMG, dans laquelle ils manquent la victoire d'un cheveu, puisqu'il manquait littéralement une seule auto-attaque pour faire exploser le nexus des chinois. Tout comme SK, Fnatic repart avec la troisième place du groupe et beaucoup de regrets.

Rekkles en larmes après la défaite sur le fil face à OMG. Ne mentez pas on était tous dans le même état. (Crédits : Riot games)

Pour les champions d'Europe Alliance, un mauvais départ avec deux défaites est rapidement compensé par trois victoires convaincantes, notamment une perfect game face aux Najin White Shield. Il leur reste seulement un match à disputer aux Brésiliens de KaBuM, qui sont toujours en quête d'une victoire et n'ont démontré que peu de bonnes choses durant le tournoi. Alliance et leur fans ont de quoi être sereins quant à la qualification. Mais l'impensable se produit, et KaBuM fait tomber des Alliance méconnaissables pour ce qui restera le plus gros upset de toute l'histoire de League of Legends. Alliance terminera à la troisième place à l'instar de ses compères européens. Le ban de Svenskeren, l'auto-attaque manquante sur le nexus et KaBuM auront donc été les coups de grâce portés aux espoirs européens dans ces championnats du monde, qui seront définitivement à oublier. 

La détresse de Nyph après la défaite contre KaBuM!. (Crédits : Riot games)

2015 : la renaissance

C'est donc une Europe subissant les moqueries de l'Amérique du Nord qui doit se reconstruire en 2015. C'est aussi l'année de l'exode coréen, et si la plupart des grands joueurs sont partis en Chine comme les champions du monde Samsung White, certaines recrues coréennes plus méconnues font leur arrivée en Europe. C'est le cas chez Fnatic, qui s'est reconstruite autour de YellOwStar avec le duo coréen Huni et Reignover, et les rookies Febiven et Steeelback. L'équipe, composée de joueurs peu expérimentés si on omet YellOwSta,r déjoue les pronostics et livre des performances impressionnantes dès le début du Split, qu'ils remporteront finalement et accéderont par là même au MSI, où ils vont devoir faire leur preuves face à l'élite de chaque région.

Les joueurs Fnatic ont aussi la lourde tâche de redorer le blason de l'Europe, bien terni depuis les derniers Worlds. Cette tâche sera accomplie avec brio puisqu'ils écraseront TSM en match d'ouverture, ce qui fera regretter certaines paroles à Locodoco (https://youtu.be/ssyV146W25o?t=9 c'est cadeau). La suite confirme le niveau de Fnatic, puisqu'en demi-finale face à Faker et compagnie, ils opposeront une résistance farouche au tauliers coréens, s'inclinant 3-2 avec les honneurs. On retiendra surtout la performance de Febiven et son double solo-kill face à Faker, prouvant que même les dieux peuvent saigner. 

Fnatic après la victoire face à Edward Gaming en quarts de finale. (Crédits : Riot Games)

Le Summer Split est marqué par le 18-0 de Fnatic, qui réalise la saison parfaite après avoir remplacé Steeelback par Rekkles. Seul les récemment qualifiés Origen parviennent à lui donner du fil à retordre lors de la finale. Les deux finalistes ainsi qu'H2K seront les représentants de l'Europe aux Worlds. Fnatic sera à la hauteur des attentes en s'emparant de la première place de son groupe, mais l'équipe essuie tout de même deux défaites. Origen est placée dans le « groupe de la mort » et nombreux sont ceux qui ne la voit pas accéder aux quarts de finale. Mais les vétérans européens se montrent pleins de ressources et assomment leur groupe par un 3-0 dès la première semaine. Même si la deuxième semaine sera moins convaincante, Origen s'assurera tout de même la deuxième place derrière KT Rolster. Elle sera même chanceuse lors du tirage pour les quarts de finale, qui la placera face aux Flash Wolves, sûrement le seed 1 le plus abordable. Origen ne tremble pas et s'impose relativement facilement 3 à 1, à noter le Pentakill de sOAZ sur Darius, comme la cerise sur un gâteau salé aux larmes des Nords-Américains, dont aucune équipe n'est sortie des groupes. La revanche est prise !

Mais Fnatic va encore venir saler la note, en balayant les gagnants du MSI Edward Gaming 3 à 0. Les joueurs se hissent dans le carré final, composé à moitié d'Européens et à moitié de Coréens. L'honneur de l'Europe est restauré, et l'#EUphoria est à son comble. Mais la fête est de courte durée, Fnatic s'écroule face aux KOO Tigers et Origen ne fait pas le poids face à SKT. Les Coréens ont toujours été meilleurs, mais on s'est pris à rêver d'une finale qui ne soit pas 100% asiatique, pour changer. Quoi qu'il en soit, les Européens nous auront encore vendu du rêve, et c'est le principal. Et puis, une place de deuxième meilleure région du monde, derrière la Corée, on s'en contentera. En tout cas pour l'instant.

Les Origen fêtent la victoire contre LGD devant leur public du Dock Pullman. (Crédits : Riot Games)

Ces héros ont marqué l'histoire de l'Europe, mais c'est loin d'être fini. La preuve en est puisque de nouveaux héros européens émergent : bien que très décevants à l'international en 2016, les G2 Esports se sont rachetés au dernier MSI et ont reconquis le cœur des fans. H2K a une nouvelle fois fait la fierté des LCS EU en se hissant en demi-finale du mondial 2016. Et les Unicorns of Love ont remporté un tournoi international pour l'Europe aux IEM Oakland.  Ajoutez à cela le retour de Fnatic au plus haut niveau et vous comprendrez pourquoi il me tarde d'être aux Worlds.

2 commentaires

liclic
liclic - 02/07/2017 07h49

Pour le moment, le summer split de G2 n'est pas brillant puisqu'ils sont à 3-3. Ceci étant, c'est peut-être dû à la méta qu'ils n'ont pas compris, qui sait ? Ils ont remporté leur dernière partie et peut-être que le retour de tristana va faire du bien à zven.

Maginn
Maginn - 04/07/2017 19h42

D'après ce que j'ai vu dans leurs interviews, ils ont commencé le split avec un rythme d'entraînement moins soutenu qu'avant, d'où les résultats, mais ils sont revenus à la normale et sont confiants pour les Rift rivals et les playoffs. En tout ça m'étonnerait qu'ils ne remontent pas dans le classement ^^

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