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05 nov. 2017 - Kyoomei League of Legends

Le roi est mort, vive le roi !

Attendue comme le jour de Noël par nombre d'amateurs depuis deux ans, la chute de la dynastie SK Telecom a finalement eu lieu ce weekend. Comme un symbole, c'est Samsung, autre structure de légende, qui a remporté ce remake de la finale 2016, parachevant une remontée au sommet hallucinante suite à la dissolution de ses deux équipes après les Worlds de 2014. Retour sur une finale à sens unique.

Le naufrage SKT

Surclassés en early game lors de la première partie, dominés en teamfights durant tout le match, les doubles champions du monde en titre ont confirmé les faiblesses si inhabituelles affichées en quart et demi-finale. Mais cette fois-ci, même Faker n'a pu remettre son équipe à flot, en dépit d'une domination assez nette face à Crown sur la phase de lane.
 


Samedi, Kkoma et ses protégés ne sont pas parvenus à trouver une solution pour enrayer la mécanique Samsung.
Crédits : @Lolesports

 

Il est assez déplaisant de jeter la pierre à un joueur en particulier tant Samsung a été supérieure, mais il est hélas difficile de ne pas souligner la prestation désastreuse de Bang, et dans une moindre mesure de Wolf. L'un des meilleurs carry AD du monde s'est complètement effondré dans cette rencontre, démontrant que sa réaction à l'issue de la troisième game face à Misfits était bel et bien une marque de faiblesse psychologique. Il s'est notamment attiré les foudres du public lors de la troisième et dernière manche, alors que SKT semblait en excellente posture pour revenir à 2-1 : suite à un jump-in incompréhensible avec sa Tristana pour tenter de tuer le Varus de Ruler – contrôlé par la Leona de Wolf – alors que l'ensemble des Samsung se trouve aux alentours, il se fait sécher par un ultime de Sejuani, puis contrôler et dévorer par le Cho'Gath de Cuvee. La mort de Bang a signé automatiquement la perte du combat pour la composition AD-centrique des SKT, et tout l'avantage accumulé fut perdu d'un coup.

Malgré un vol de Baron, Peanut semblait lui aussi hors du coup. Blank, entré en jeu lors de la troisième partie, a permis à son équipe de réaliser un bien meilleur early game, mais quelques mauvaises décisions – peut-être imputables à la communication douteuse observée chez SKT ces dernières semaines – ont coûté assez cher. Quant à Huni, pas de choke ; il s'est débattu comme un lion, notamment avec son Trundle, mais cela n'a pas suffi, face à un Cuvee en grande forme.

La consécration Samsung

Il y a un an, beaucoup ont interprété l'arrivée en finale de Samsung Galaxy comme un mélange de chance et de sur-régime. La grosse erreur de Ruler ayant coûté la manche décisive à son équipe aurait d'ailleurs offert un excellent prétexte au staff pour écarter le jeune carry AD au profit d'un joueur plus expérimenté. Pourtant, c'est bien le même cinq de départ qui s'est hissé sur le toit du monde cet automne, et Ruler a fait taire toutes les critiques, en étant élu au passage MVP de la finale. En assénant le coup de grâce, grâce à un flash-ultime avec Varus pour attraper la Karma de Faker, il s'est imposé comme une référence à son poste, et s'est enfin libéré de son étiquette de « rookie talentueux ».
 


La médaille autour du cou, Ruler savoure la victoire et son titre de MVP, dont il n'a,
selon ses dires, « jamais douté ».
Crédits : @Lolesports

 

Crown, après un Summer Split chaotique et des Worlds nettement moins convaincants que l'an dernier, a été mis en difficulté par Faker ; néanmoins, il a décidé de pick Malzahar trois fois d'affilée, sans connaître son match-up, et son utilisation judicieuse de la Poigne du Néant a largement suffi à son équipe lors des teamfights. Lui aussi plus effacé que l'année passée, CoreJJ a fait le boulot, offrant ainsi à Dignitas sa plus belle performance : avoir, un jour, accueilli dans ses rangs un futur champion du monde… On trolle, bien sûr, mais l'évolution de ce joueur est admirable et il mérite pleinement sa réussite.
 

Hommage à notre rédacteur Camthug, qui avait flairé le bon coup – inspiré par son amour pour Crown ? – et qui s'était défendu face à Zaboutine et votre serviteur, alors peu convaincus. Nous nous repentons !


Un autre joueur mérite des louanges appuyées : Cuvee. Toujours sous-estimé, du moins par ceux ne suivant pas assidûment la scène coréenne (qu'attendez-vous?), il a démontré une fois de plus sa solidité, son intelligence de jeu, sa capacité à s'adapter, et à prendre ses responsabilités. D'abord en étouffant patiemment Huni avec son Kennen lors de la première game – puis en nettoyant un fight important au Nashor ; ensuite en résistant à un match-up négatif avec Gnar face à Yasuo, avant de placer d'excellents ultimes ; enfin, en tenant tête à un Trundle avec Cho'Gath, pour finalement éliminer Bang dans l'action cruciale décrite plus haut. Cuvee est insubmersible, et lui attribuer le titre de meilleur toplaner du monde dans la situation actuelle n'aurait rien d'absurde.

Faker et Ambition, la boucle est bouclée

L'une des storylines à retenir l'attention avant cette finale était bien sûr celle opposant Faker à Ambition. Le maître incontesté du jeu avait effectué son premier kill en carrière face à celui qui était alors midlaner chez CJ Entus. Bientôt cinq ans plus tard, Ambition a enfin pu prendre sa revanche, décrochant le titre suprême un an après sa première participation aux Worlds. Si la détresse de Faker à l'issue de ce match fait peine à voir, même à ceux n'aimant pas vraiment SKT (d'ailleurs, qu'en pensent ceux qui fustigeaient Rekkles pour sa réaction après l'élimination de Fnatic en quarts de finale ?), il est juste de dire qu'une anomalie a été réparée. Une victoire de Score l'an prochain, et une seconde pourra être oubliée… mais je m'égare.
 


Faker, en larmes, déboussolé, vaincu : du jamais vu. Saura-t-il rebondir l'année prochaine ?
Crédits : @Lolesports

 

Et maintenant, quoi ? Finalement, ce 3-0 n'était-il pas un peu décevant ? N'aurait-on pas préféré voir les dieux tomber à l'issue d'un combat épique ? Si, sans doute. Mais pour une équipe ayant si souvent écrasé ses adversaires tel un inarrêtable rouleau compresseur, il y a une forme de cruelle logique à tomber dans des circonstances similaires. Pour Samsung, c'est un retour au sommet après avoir perdu toutes ses stars à la fin des championnats du monde de la saison 4 ; le travail effectué par le staff pour reconstruire une équipe compétitive, en changeant très peu la line-up depuis le printemps 2016, est à saluer bien bas. Pour SKT, c'est la fin d'une course épuisante qui semblait ne jamais s'achever. L'occasion de reprendre son souffle. Une finale de Worlds n'est pas exactement une performance honteuse, même si la chute est dure. Reste à savoir quels choix seront effectués pour la saison prochaine : des départs ne sont pas à exclure, mais revoir le même cinq reprendre son dû en automne 2018 n'aurait rien de particulièrement surprenant. D'ici là, on ne peut qu'attendre la reprise de la saison en janvier avec impatience !


Merci à tous pour votre fidélité durant ces championnats du monde. Si la compétition vous manque déjà, n'oubliez pas que le Challenge France reprend le 10 novembre, et ce sera bien sûr à suivre sur O'Gaming ! 

1 commentaire

liclic
liclic - 10/11/2017 03h28

On notera, une fois n'est pas coutume, que SKT a complètement raté ses deux dernières finales! La finale du Summer split de LCK perdue 3/1 face à Longzhu Gaming et celles des mondiaux perdue 3/0 face à Samsung Galaxy ! C'est suffisant rare pour le noter.

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