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17 mai 2018 - Kyoomei League of Legends

Kingzone DragonX - Flash Wolves : les clés du match

Entre des Flash Wolves moqués lors des derniers Worlds pour leurs performances médiocres, et des Kingzone encensés depuis bientôt un an et largement dominateurs en Corée, le rapport de force semblait figé dans le marbre avant le début de ce MSI. Pourtant, à l’heure de cette demi-finale attendue, les Taïwanais font figure de favoris compte-tenu du déroulement de la phase de poule. Étonnant, non ?

Un match aller tendu mais maîtrisé par Flash Wolves, puis une manche retour à sens unique ; en ayant infligé un 2-0 sec aux champions de LCK, les « Puppies » ont déjoué les pronostics et se sont placés du même coup parmi les candidats à la victoire finale, qui semblait pourtant promise aux indomptables Coréens. Le passage en Bo5 apporte bien entendu son lot de nouveautés, alors essayons d’identifier les éléments qui risquent de faire basculer cette rencontre explosive.

Khan, l’improbable maillon faible

Parmi les joueurs pointés du doigt lors de la phase de poule, un nom a de quoi surprendre : Khan. À force de le voir déboulonner tous les adversaires croisant sa route depuis l’été dernier, plus personne ne doutait du titre de « meilleur toplaner du monde » que spectateurs et analystes lui accordaient de bonne grâce. Seulement voilà, à Berlin, la machine semble s’être enrayée, et les prestations de Khan n’ont pas franchement été spectaculaires. Bien sûr, il n’est pas le seul à blâmer, et c’est le collectif Kingzone tout entier qui prend la responsabilité de ses téléportations parfois hasardeuses, comme lors de la première game face à Fnatic. Mais en dépit de certaines sorties convaincantes (Evos se souviendra longtemps de sa Illaoi, et Fnatic de son Gangplank), la réalité est là : Khan a du mal à briller.
 


Khan face à son plus grand ennemi.
Crédits : Lolesports

 

Face à lui, il retrouvera Hanabi, qui s’est au contraire fait un nom en quelques petites parties. Inconnu du grand public à l’aube du MSI, le louveteau a réussi quelques performances de grande classe. Entre autres, un Yasuo et une Camille ayant totalement étouffé Khan lors de leurs deux confrontations. Cette volonté de placer Hanabi dans un match-up favorable est d’ailleurs l’un des points clés ayant contribué à ces deux victoires pour les Wolves. Après son (seul) passage à vide face à Cuvee aux Worlds l’an passé, Khan sombrera-t-il à nouveau dans un Bo5 capital sur la scène internationale ?

Le contrôle de l’early game

En général, lorsque Kingzone s’est retrouvée en difficulté cette année – c’est-à-dire, pas souvent – les problèmes trouvaient leur source dans un début de partie mal contrôlé, et un manque de créativité et de maîtrise pour temporiser la partie et remonter la pente. Par ailleurs, pendant ce tournoi, les Flash Wolves ont semblé inarrêtables une fois l’ascendant pris, et vulnérables lorsque les 15 premières minutes ne tournaient pas en leur faveur. C’est donc sans surprise que les deux victoires taïwanaises face aux Coréens ont suivi un schéma similaire : un early game en faveur des Wolves, qui parviennent ensuite à capitaliser dessus grâce à leur gestion macro intelligente, et au manque d’idées des Dragons.

Il sera donc de bon goût pour Kingzone de s’orienter vers des match-ups positifs et des compositions puissantes dans les premières phases de la partie. Dans le cas contraire, il sera sans doute difficile de faire plier les Puppies s’ils parviennent à acquérir un avantage rapidement.

Deux junglers, aucune certitude

Halte ! Nous ne parlons pas ici de MooJin, impeccable successeur de Karsa et que nous avons même placé dans notre équipe-type de la phase de groupe. Non, les interrogations forestières sont bel et bien suscitées par Peanut et Cuzz. Alors que la hiérarchie semblait inamovible, et que Cuzz était plutôt destiné à faire du tourisme durant ce joli mois de mai, le staff Kingzone a décidé de lancer son titulaire de l’an passé pour les trois dernières games de la phase de groupe. Un choix judicieux, puisque son Zac et sa Camille se sont avérés précieux face à Evos puis Fnatic – un peu moins contre Flash Wolves.
 


En demi-teinte durant la phase de groupe, Peanut en a encore sous le pied.
Crédits : Lolesports

 

Pas assez juste dans sa lecture du jeu ni suffisamment incisif, Peanut a lui été assez décevant. Bien loin de la machine de guerre mécaniquement irréprochable et stratégiquement au point du Spring Split, la cacahuète préférée des adolescentes peine à prendre les choses en main lorsqu’il ne peut pas s’appuyer sur des lanes totalement dominantes. Il devrait toutefois débuter la demi-finale de samedi ; mais si c’est bien toute la politique Kingzone qui doit changer, Peanut serait quand même inspiré de retrouver son mordant, s’il ne souhaite pas se faire croquer par MooJin.

Betty, le vrai changement

D’aucuns l’oublient un peu facilement, mais Flash Wolves ne sort pas de nulle part. Meilleure équipe de LMS depuis 3 ans, elle a, entre autres faits d’armes, acquis une réputation de « tueuse de Coréens », grâce à plusieurs victoires face à SKT T1 au MSI ou aux Worlds. Connue pour son early game toujours bien mené sous la direction de Karsa, désormais pensionnaire de RNG, la structure a néanmoins souffert de deux maux : une incapacité à orchestrer convenablement le milieu et la fin de partie, d’une part, et un ADC lourdement défaillant, d’autre part.
 


Convaincant depuis le début du tournoi, Betty peut sourire ; il n'aura pas à rougir face à Pray ce samedi.
Crédits : Lolesports

 

Or, pour la première fois depuis 3 longues saisons, ce n’est plus le cas. Encore en rodage l’an dernier malgré de belles promesses, Betty est parvenu à devenir la valeur sûre donc les Wolves avaient cruellement besoin. Outre la nouveauté de ne plus dépendre exclusivement de Maple pour porter les dégâts de l’équipe, l’avènement de Betty offre surtout à SwordArt un collègue à la hauteur de son talent. La botlane taïwanaise a tenu en respect les mythiques Pray et Gorilla, ce qui n’est pas peu dire, et s’est seulement inclinée face à un duo Uzi-Ming en forme olympique. En disposant enfin d’un ADC fiable, Flash Wolves peut créer du jeu sur n’importe quel côté de la carte, et sait désormais mettre en place proprement des stratégies efficaces, même après la barre des 20 minutes. Kingzone est prévenue…

 

Et vous, qui voyez-vous remporter cette demi-finale ? Rendez-vous samedi dès 12h sur O’Gaming, ou bien au Zenith de Paris pour les plus chanceux !

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