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05 mars 2018 - Scribble StarCraft 2

Katowice : et Dieu créa la perfection

Katowice : et Dieu créa la perfection

Il l’a fait. Après avoir décroché le titre à la BlizzCon au terme d’un parcours de miraculé, Rogue a réalisé un nouvel exploit en remportant les IEM Katowice. Il devient par la même occasion le joueur comptabilisant le plus de gains de l'histoire de StarCraft II.

Le début de saison manqué en GSL de Rogue laissait entrevoir un coup de mou. Comme ByuN l’an passé, comme sOs avant lui, le retour à la saison régulière s’annonçait difficile. Que nenni ! Le Zerg de chez Jin Air avait seulement pris congé pour se donner un temps de pause largement mérité. Arraché à ses vacances par l'appel du devoir, il lui fallait signer son grand retour pour remettre les choses à leur place. Et il a une nouvelle fois montré qui était le digne représentant de la race Zerg. Il n’y avait qu’à le regarder jouer tout au long de ces IEM avec ses proies, quelle que soit la résistance qu'elles lui ont opposée et aussi bien en début de partie qu'en toute fin. Et tout cela, avec une malice, une aisance et une autorité sans égal.
 


Le soulagement de la victoire.
Crédits : ESL / Bart Oerbekke

 

Des IEM d’anthologie

Les IEM Katowice ont toujours proposé parmi le plus beau des spectacles sur StarCraft II. Mais rares sont les fois où la qualité des matchs et l'excitation avaient atteint un tel niveau. En tous points, ces IEM auront été parfaits. Aussi parfaits que leur champion.

Et pour cause, nous avons pu voir la confirmation d’un champion en titre de BlizzCon, fait rare sur StarCraft II. Mais pour faire d’un tournoi, certes prometteur, un tournoi tout à fait inoubliable, il en fallait bien plus. Car il ne saurait y avoir qu'une seule histoire à raconter, qu'un seul parcours à retracer, qu'un seul souvenir à conserver. En était-il seulement possible dans la première compétition dotée d'une telle multitude de joueurs à travers un tel format ? Les enjeux étaient monstres. Les gains tout autant. Tous les ingrédients étaient réunis pour offrir le plus beau des spectacles. Nous avons eu droit à des bunkers rushs revenus du passé, des nydus insolents et des macro-games de l’infini. Mais aussi des retours en puissance de joueurs quasi oubliés, en même temps que des rêves brisés, partis en éclat contre la muraille Rogue. Si les espoirs foreigners se sont vite effondrés, le vent frais apporté par les joueurs coréens aura apporté un nouveau souffle à la compétition StarCraft II. 
 

Le retour du Prince Héritier

Jamais avait-on vu Maru avancer si loin dans un tournoi international. Et surtout avec autant de brio et de maestria. En dépit d’une sortie de groupe non sans accroc, Maru a su porter le flambeau de la race Terran jusqu'en demi-finale. Le joueur de Jin Air a toujours été doué pour briller au moment même où tous ses congénères flanchent. Dans ce tournoi, rien ne semblait pouvoir arrêter le prince des Terrans. Ses APM faramineux, ses prises de décisions spontanées et son agressivité sans répit auront eu raison de ses adversaires. Son co-équipier sOs peut en témoigner. Alors que le Protoss s’installait confortablement sur une quatrième base après avoir martyrisé le Terran à coups d’incessantes attaques de templiers noirs, Maru a décidé que le sort en irait autrement.


 

Sa rapidité aura presque eu raison de Rogue. Au cours des deux premières parties de sa demi-finale contre le Zerg, Maru a donné une leçon de multitask. Il aurait fallu deux FunKa dopés aux amphétamines à l’observation pour ne pas en manquer une miette.
 

 


 

Finalement, c’est le Zerg qui aura été le plus malin. Après deux manches concédées, Rogue s’est réveillé et a pris le taureau par les cornes. Mené 2 à 0, le champion BlizzCon a su redoubler de crapulerie pour inverser le cours de choses. Vas-y que je te nydus par-ci et que je te bourre aux mass roachs par là. Le tour était joué. Pris de vitesse, le Prince des terrans ne pouvait plus profiter pleinement de son agressivité sans limite, ni même de sa macro scandaleusement rodée. Et tout espoir de victoire Terran sombra avec lui.

 

La muraille Classic, vous avez dit infaillible ?
 

Avant de tomber face à Rogue, Classic a réalisé un parcours exemplaire. Pour arriver jusqu’en finale, le Protoss n’aura concédé que deux manches, contre six pour Rogue. À l’instar de Rogue ou de Maru, il semblait le seul de sa race à avoir compris où frapper, à quelle puissance et à quel moment. La recette parfaite pour faire passer vos adversaires pour des manches alors qu’ils sont loin d’êtres les plus mauvais. Serral en a d’ailleurs fait les frais. Si celui-ci s’est octroyé une place directe en quarts de finale après avoir laminé son groupe de poule, contenant, au passage, un certain Neeb et un certain Rogue, puis été, dans la foulée, qualifié de « meilleur joueur du monde » par son prochain adversaire Classic, il ne s'en est pas moins fait anéantir par ce dernier.

Pour le Zerg finlandais, cette expérience polonaise confirme qu'il est bien le joueur foreigner ayant le plus fort potentiel, capable du meilleur, même face aux coréens, comme en atteste son retournement de situation face à Trap. 
 

 

Son parcours lui aura également appris qu'il lui manque encore une ou deux marches supplémentaires à gravir avant de pouvoir véritablement rivaliser avec la crème des joueurs coréens. Classic s’est ainsi défait du Zerg avec une facilité déconcertante. Un Bo5 en trois petites manches. Trois manches en quelques minutes. Et à aucun moment le Protoss ne s’est senti menacé.

Encore fallait-il que Classic tombe sur un joueur capable de flairer la faille et de s'y infiltrer. Car s’il bénéficiait d’une marche d’avance sur Serral, c’est de plusieurs marches qu’il était lui-même devancé par Rogue. Au moins quatre. Soit le nombre de manches perdues d’affilé face au Zerg en finale...Le Protoss n'a rien pu faire. Chacun de ses plans de jeux s'est soldé par un échec cuisant.  Chacune de ses attaques s'est vue balayée d'un revers de la main. Pire, lorsqu'il tenait sa première victoire dans la poche, Classic est peu à peu tombé en déconfiture, s'acharnant à vouloir percer la défense de Rogue, sans jamais parvenir à l'égratigner, et jusqu'à recevoir le contrecoup de plein fouet.
 


Bref, pour résumer ce tournoi complètement épique, voici en quelques points ce qu’il fallait retenir :

- Plus de 45 000 spectateurs sur le stream international. Et plus de 7 200 sur O'GamingTV.

- Jin Air, meilleure écurie du monde avec deux joueurs en demi et un Trap en puissance.

- Le maquereau c’est bien, mais le fromage, c’est encore mieux.

- Scarlett, pas du tout invincible.

- Corbeau good unit.

- Rogue even better unit.

 

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