Jankos, un jungler made in Europe
Depuis maintenant deux ans, Marcin “Jankos” Jankowski écume les LCS Europe sans jamais fatiguer. De Roccat à H2K, le joueur polonais, souvent considéré comme l’un des meilleurs Européens à son poste, n’a cessé d’étoffer son jeu tout en gardant son agressivité qui lui est propre. Jetons un coup d’œil sur le solide parcours d’un jungler trop souvent sous-estimé.
De H2K à H2K
Les premiers faits d’armes du jungler polonais remontent en 2013 où, recruté par H2K (alors en Challenger Series), il remporte la Dreamhack Bucarest (contre les Copenhagen Wolves) aux côtés d’Overpow et Vander notamment.
Mais nous ne découvrons véritablement Jankos qu’en janvier 2014 lorsque l’équipe Roccat débarque en LCS EU. Cette année-là, l’équipe fait sensation en saison régulière comme en play-offs, puisqu’ils décrochent une place sur le podium en battant l’équipe Alliance. Nous sommes alors en plein âge d’or de la Elise qui convient parfaitement à un Jankos ultra agressif.
Pour son premier split au plus haut niveau européen, les Roccat's se hissent courageusement sur le podium.
Au summer split, Roccat accuse le coup, mais arrache une sixième place synonyme de play-offs, puis défait les Supa Hot Crew et accroche les Fnatic en demi-finale. Jankos est impressionnant et jongle avec des picks plus agressifs les uns que les autres : Lee sin, Elise, Kha’zix... Aux portes d’une qualification pour les mondiaux, ils s’inclinent cependant en petite finale face à SK Gaming (à ce moment-là, n’étaient qualifiés pour les Worlds que les équipes terminant aux trois premières places des play-offs).
La saison 2015 est plus compliquée pour les Roccat. Ils se sauvent difficilement de la relégation, mais l’équipe ne brille pas pour autant. Seul Jankos sort du lot et sera affublé du surnom de « Roi du First Blood » dans une équipe qui peine à finir ses games. Une caractéristique qui persistera au summer split même si Roccat s’en sort mieux. Mais l’équipe semble arriver au bout du chemin, elle a évolué depuis ses débuts mais ne parvient plus à élever son niveau de jeu. Eliminée 2-3 par UOL en quart de finale, l’espoir d’une qualification pour les worlds tient du miracle. L’équipe termine sa saison, éliminée sèchement par Origen lors du Regional qualifier.
La suite de l’histoire est connue : démarché par H2K au même titre que son coéquipier Vander, Jankos trouve rapidement ses marques avec Odoamne, agissant autour de la top lane à la manière d’un Reignover. Le voilà de retour dans l’équipe qu’il avait quitté deux années auparavant. La boucle est bouclée.
Un style de jeu à l’européenne
Aujourd’hui, Jankos peut être fier de son parcours et de l’expérience que celui-ci lui a procuré. L’Europe n’est pas spécialement reconnue pour ses junglers exceptionnels et l’arrivée en début de split de Coréens officiant à ce poste aurait pu créer une vraie rupture en terme de niveau de jeu. Mais ni Spirit chez Fnatic, ni Trick chez Gamers 2 ne peuvent se vanter de dominer la compétition.
Si l’on jette un coup d’œil du côté des chiffres, on remarque sans peine un point commun au pool de champion de Jankos, on vous laisse juger.
Difficile de trouver une palette de champions plus agressive, tout en gardant un KDA moyen de 6.93…
Pourquoi changer de style de jeu quand on peut s’amuser avec Graves ou Kindred ?
L’agression tous azimuts, le grain de folie de cette équipe H2K est pour l’instant au sommet de son art et la paire formée avec Odoamne est l’une des plus solides eu Europe.
Mais comment Jankos fait-il pour connaître à ce point ses limites ? Techniquement, la capacité d’un joueur à prendre une bonne décision ou effectuer une action spécifique à un moment précis sera fortement influencée par… l’expérience. Au plus un joueur aura vécu de situations inédites, au mieux il sera préparé à y répondre. Et dans le cas de notre ami polonais, c'est d'avoir passé deux ans dans une équipe Roccat qui s’est battue toutes les semaines, à tous ses matchs, qui lui a permis de vivre des dizaines et des dizaines de situations difficiles, inespérées, inédites avec son équipe et d'avoir évolué dans une région qui préconisait (et récompensait) bien mieux l’agressivité que d’autres.
Ce sont toutes ces expériences qui façonnent aujourd’hui le joueur. Pour le meilleur et pour le pire.
Et demain ?
Si l’on devait pointer un nuage sombre dans le ciel bleu de Jankos, c’est sans doute le manque d’expérience internationale. Nul doute qu’avec ses joyeux compagnons, le jungler polonais palliera à ce manquement au plus vite (et peut-être déjà pour le Mid-season Invitational qui se profile). D’autant plus que son pote Ryu aura tôt fait de lui apprendre l’art de l'inexpressivité pour une meilleure concentration interne. Bref, le manque d'expérience de Jankos sur la scène internationale est sans doute moins grave qu’elle n’y parait. H2K est actuellement en bonne position pour ce qui pourrait être l’année de la confirmation et semble se partager la place de meilleure équipe européenne avec Vitality. À moins que des Fnatic’s ne reviennent surboostés de leur deuxième place aux IEM…
À quelques jours de la fin de la saison régulière, il est temps pour H2K et Jankos de lancer toutes leurs forces dans la bataille. Avec en pointe de mire le MSI pour l’une, et le titre de meilleur jungler EU pour l’autre.
3 commentaires
Bien écrit :)
Il manque peut-être quelques points d'analyse technique ou de stats un peu plus poussées mais que demande le peuple ...
La bise !
Merci du retour, c''est noté.
La bise aussi....je suppose :p
Bon article, c'est appréciable ce genre d'article sur un seul joueur !
Continuez comme ça ;-)
Bise aussi !