IEM Cologne : Ever s'impose d'une courte tête
Dans une méta incertaine, les IEM Cologne ont vu s'imposer la jeune équipe coréenne Ever, qui ne s'est pourtant pas qualifiée pour le Spring Split de LCK. Quels enseignements tirer de cette compétition ?
Des équipes en quête de certitudes
À l'instar des IEM San José, organisés il y a un mois, la capitale européenne de League of Legends a vu s'affronter des lines-ups fraîchement formées, à l'exception de Qiao Gu. Les chinois, qui avaient manqué d'un rien la victoire finale au Summer Split face à LGD, et par-là même une qualification aux Worlds, ont ici aussi loupé la dernière marche. Connus en Asie pour leurs excellentes capacités de teamfight, Doinb et ses équipiers sont montés en puissance au fil du tournoi. Une victoire poussive face à Dignitas au premier tour, puis une qualification plus convaincante pour la finale, au détriment de Fnatic. Swift, le jungler coréen des QG, aura été l'artisan principal des bonnes performances de son équipe ; toutefois, voir l'essentiel des ressources de l'équipe centralisées sur un seul joueur est un pari risqué, auquel on peut sans doute imputer leur défaite en finale, la moindre erreur de Swift entravant complètement ses partenaires.
Du côté de l'Occident, on trouve de bonnes raisons d'espérer. Les deux nouvelles recrues coréennes de Fnatic, Spirit et Gamsu, ont trouvé leurs marques et laissent présager une stratégie très orientée top-side, dans la continuité de ce que faisaient Huni et Reignover (le « carry » étant plutôt le jungler désormais). Noxiak, malgré quelques imprécisions, a réalisé un bon travail sur la lane et les fights. Hélas, le vide laissé par Yellowstar au niveau du shotcall ne semble pas avoir été encore comblé, et représente le plus gros enjeu des Fnatic version 2016.
Noxiak, dont la lourde tâche sera de faire oublier Yellowstar
La deuxième équipe européenne engagée, H2K, a elle aussi manqué de cohésion, ce qui est bien normal, la line-up ayant été finalisée peu avant la compétition. Le hold-up orchestré par Forgiven lors de la demi-finale face à Ever ne doit pas faire oublier son absence totale d'impact dans les autres games. Pourtant, H2K a éliminé C9 en quarts de finale de manière intéressante, grâce notamment à Jankos et Ryu, très en vue durant l'ensemble du tournoi.
Cloud9 et Dignitas, de leur côté, ont semblé souffrir des mêmes maux : une absence de prise de décisions, et quelques faiblesses sur la lane. Hai, l'homme à tout faire reconverti support, a dû s'habituer à son nouveau rôle sans pouvoir shotcall avec son aisance habituelle, tandis que Jensen (anciennement Incarnation) commettait des erreurs inhabituelles. Insuffisant donc pour se défaire des H2K, globalement plus cohérents. Pour Dig, le chemin est encore plus long, mais leur nouveau jungler Kirei a montré de très bonnes choses et devrait être un des piliers de l'équipe cette saison.
La tempête Ever
Il y a un peu plus d'un mois se déroulait en Corée la Kespa Cup. Une équipe Challenger, qui avait échoué face à Sbenu lors du Spring Promotion Tournament, était en lice : Ever. Après avoir vaincu les Samsung Galaxy et les Rebels Anarchy, deux équipes LCK, la belle histoire était censée s'achever en demi-finales face aux SKT T1. Scout, appelé à devenir le successeur de Faker, est titularisé pour la première game… remportée par Ever. Alors, SKT fait entrer le double-champion du monde en jeu, pour calmer les ardeurs des jeunes loups. Sans succès. Athena et ses alliés sortent les rois, avant d'écraser CJ Entus 3-0 en finale.
Malgré toutes les excuses imaginables pour SKT, et en premier lieu, un manque total de motivation après un titre mondial, la performance Ever est tout sauf anodine. Leur support, Key, a forcé un ban Bard presque systématique après ce match, y compris aux IEM. Athena et Loken, les deux carrys, ont bluffé tout le monde en sécurisant de nombreux kills facilement. Cette victoire à la Kespa Cup leur a offert un billet pour Cologne, où le public attendait avec curiosité cette équipe prometteuse. La demi-finale face à H2K, évoquée plus haut, aurait pu s'achever sur un 2-0 net et sans bavure, mais un fight trop gourmand et les européens filaient détruire le Nexus des coréens. Sans que cela n'impacte le résultat final.
La finale face à QG a laissé transparaître une meilleure maîtrise globale des Ever, même si, comme dans chaque série de ces IEM, il aura fallu aller jusqu'à la dernière game pour départager les teams. Et donc, un premier titre international pour une équipe qui ne participera pas au prochain split de LCK. De quoi s'interroger sur les plannings, une fois de plus...
Malgré son style capillaire douteux, Swift a failli porter Qiao Gu jusqu'à la victoire
La nouvelle meta se met en place
Bien qu'insuffisante pour avoir une idée précise de ce que l'on pourra observer à partir de janvier, la vingtaine de games qui se sont déroulées donnent quelques informations sur le jeu en début de saison 6. Comme prévu, et pour le bonheur (…) de tous, Dr.Mundo a été un pick très favorisé, et n'a souvent pas passé la phase de bans. D'excellents dégâts pour une tankiness absurde, le champion a peu de faiblesses hormis son early game et les compositions à fort potentiel de kiting.
Au poste de support, Trundle est réapparu et toutes les teams ont semblé convaincues. Fort sur les trades au bot, le troll possède surtout un contrôle très puissant face aux personnages immobiles, notamment MF, elle aussi plebiscitée durant ces IEM. Néanmoins, Braum s'est aussi avéré être un pick efficace pour limiter l'impact de son ultime, et les compositions à gros potentiel de catch ont bien fonctionné contre la chasseuse de primes. On pourra notamment citer Malphite, ou surtout Lissandra, qui par ailleurs contribuent à faire du TP toplane une arme toujours aussi redoutable. Quelques champions ont été choisis ponctuellement par une équipe ou deux, comme Kassadin, Fizz ou Ahri sur la midlane, répondant toujours au besoin d'éliminer rapidement une cible.
Seule la jungle reste assez statique ; l'arrivée de Mundo ne déloge pas les Rek'sai, Lee Sin ou autres Elise. Nidalee aura été jouée à de nombreuses reprises mais essentiellement par QG, Swift étant spécialiste du personnage. À noter donc, Kindred reste le seul représentant des champions partant sur un dévoreur, contrairement à ce qui était craint par les joueurs de Soloqueue ces dernières semaines…
Enfin, malgré l'avènement programmé des games très rapides avec un snowball violent, des compositions late-game ont été jouées, et ont gagné. Le combo Azir-Tristana a montré qu'il était toujours aussi infâ... – insupportable, et on a pu assister à plusieurs retournements de situation (parfois dus, certes, à d'énormes erreurs).
Et vous, qu'avez-vous pensé de ces IEM ?
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