Du 3 au 6 août, la GSL vs The World donnera à voir les meilleurs foreigners tenter de sauver leur honneur face aux meilleurs joueurs coréens.

Les plus passionnés d’entre vous s’en souviennent sans doute encore. Un jour de décembre, en l’an 2 de l’ère StarCraft II, un certain Stephano réalisait l’un des plus beaux exploits de l’Histoire des foreigners et bousculait l’ordre établi. Lors de la rencontre Korea vs The World, l’équipe internationale se retrouve menée 4-0 par un Life au sommet. C’était avant que la bête ne soit lâchée. Stephano prend alors son courage à deux mains pour renverser le Zerg coréen. Il s’affranchit ensuite des trois autres champions de GSL que sont MC, Seed et DongRaegu pour remettre les jeux à égalité, avant de tomber face à Squirtle, pâle remplaçant d’un Terran dénommé MVP.
 

Le presque miracle de Stephano lors du Korea Vs the World 2012.
Source : Liquipedia.

Dès lors, il était devenu légitime de nourrir l’espoir de voir un foreigner tenir tête aux Coréens, voire de les renverser. En dépits de quelques hauts faits de la part de notre Zerg national, il fallut attendre l’apogée de Neeb à la Kespa Cup pour qu’un foreigner retrouve la capacité de titiller les Coréens.
 

Neeb, savourant sa victoire aux WCS Austin.
Crédits : Jennika Ojala / DreamHack
 

La concurrence entre la péninsule coréenne et le reste du monde s’est maintenue au fil des années. Même après que sa scène compétitive s’est en partie effondrée, la Corée demeure le principal sinon l’unique vivier de talents sur StarCraft II. Et, apartheid oblige, cette rivalité n’a jamais aussi peu été éprouvée qu’en cette année 2017, où jamais aussi peu de joueurs coréens n’auront participé aux WCS. Seuls les IEM, et dans une moindre mesure la Home Story Cup, nous auront donné un avant-goût de cette confrontation d’une ampleur inédite.

Pour cette nouvelle mouture de la « Corée contre le reste du monde », les organisateurs ne mettent pas tant deux blocs en opposition que les meilleurs joueurs de chacun de ces blocs. Il ne s’agit plus, comme à la belle époque du Korea vs The World, d’un tournoi par équipe, mais d’une compétition en individuel opposant les talents des quatre coins de la planète.

Ce choix de format est peut-être dû au fait qu’aujourd’hui, plus que jamais, les joueurs internationaux paraissent en mesure de rivaliser avec certains Coréens. En attestent les performances de Neeb à la Kespa Cup, et celle, notamment applaudie par ByuN, d'Elazer à la Home Story Cup XV, sans parler de celle de la BlizzCon 2016, durant laquelle le Polonais s’était hissé jusqu’en demi-finale.

Inutile de se fourvoyer. La tâche sera rude. Aussi impressionnantes qu’elles aient pu être, les prestations passées des joueurs foreigners, n’ont que très (trop ?) rarement abouti à un succès, voire au simple gain d’un match.

La grande (dés)illusion

Si les deux blocs ne se font pas face à l’unisson, ils le seront en individuel. Car, à l’exception de Kelazhur contre Special (Major pour les intimes) et de Stats contre herO, chacun des premiers matchs opposera un Coréen à un foreigner, sachant que ces deux matchs fratricides déboucheront obligatoirement sur une opposition entre les deux blocs, puisque tous deux ont « miraculeusement » atterri en haut de tableau.
 

L'arbre du tournoi. Crédits : AfreecaTV.

Le plus étonnant dans cette sélection coréenne, c’est que le gratin de la scène nationale vient brusquement de se renouveler avec la conclusion de la Home Story Cup et des IEM Shanghaï où les « petits » ont renversé les grands. À Krefeld, Zest a mis un terme à sa traversée du désert en remportant le titre face à ByuN. À Shanghaï, Rogue et herO ont envoyé paître les patrons du moment : Dark, ByuN, INnoVation et TY. Ni Zest, ni Rogue ne représenteront les couleurs nationales lors de la GSL vs The World. D’autres, comme GuMiho, accessoirement champion en titre de la GSL, se sont tout bonnement fait éjecter par un vulgaire étranger venu du Sud, le Zerg chinois iAsonu. Le Zerg, qui s’était débarrassé avec brio de Stats et GuMiho avant de se confronter au mur TY, devra, s’il veut renouveler la performance, compter sur l’efficacité de son jeu Swarm Hosts pour entamer la défense d’INnoVation. Et en GSL, Special a montré toute la splendeur de son jeu Terran avec un multitask digne des meilleurs coréens. Pour preuve, le mexicain était à deux doigts de remporter le match décisif face à TY et a bien failli passer en RO16 de la reine des compétitions.

SpeCial win la 1re game vs TY ! Upset incoming :O ? #GSL @Pomfeh @DocteurYoGo #OGSC2https://t.co/HrmHb9YPXQ pic.twitter.com/4iwM5jS8bU

— OGamingSC2 (@OgamingSC2) 27 juillet 2017

Du reste, les affiches du tournoi ont tout pour plaire. Et pour se finir en déroute totale, dans un sens comme dans l’autre. Selon la célèbre contre-loi du skill, plus les chances qu’un foreigner batte un Coréen sont maigres, plus l’affront subi par ce dernier est important. Cette loi officieuse n’a d’ailleurs eu de cesse de pimenter les rencontres entre Coréens et foreigners à travers les années, en nous maintenant sous perfusion d’un dénouement chimérique. Car la loi officielle du skill, elle, stipule simplement qu’un Coréen ne peut pas perdre.
 

L’avis mal éclairé de la rédac’

Si l’on omet le soutien aveugle porté par Mantrente aux foreigners, la rédaction tombe à peu près d’accord : il serait bien imprudent de miser sur la qualification d’un seul étranger (hormis Special). On attend de voir si les « 3-0 secs » et les « 3-0 salut » lancés sans retenue aucune par vos fidèles rédacteurs se révéleront exacts. D’expérience, je ne vous conseille de suivre aucune de ces prévisions, tant elles se sont presque toujours révélées inexactes (nd Perco : c'est un talent que nous cultivons avec fierté).

Pour le découvrir, il n'y a qu'une seule solution : rendez-vous sur O'Gaming TV du 3 au 6 août dès 19 heures et assistez aux plus belles joutes galactiques intercontinentales de l'année.