Fnatic part aux Worlds !
La finale du Regional Qualifier se jouait dimanche soir avec comme enjeu le Graal de tout compétiteur, l’Eldorado des explorateurs, la consécration d’une saison : le dernier ticket pour les Mondiaux en Chine. Conscientes que l’une des deux équipes finirait sa saison ce soir, Fnatic et H2K se sont livrées un duel sans pitié. Mieux préparés et une classe au-dessus, Rekkles et Cie l’ont emporté et ils défendront les couleurs de l’Europe dans un mois.
H2K rate la dernière marche
Pour H2K, l’aventure s’arrête donc sur un sec 0-3 après un tournoi pourtant honorable. L’équipe s’était facilement défaite de Splyce avant d’aller affronter les Unicorns of Love lors d’un Bo5 extrêmement tendu. Au terme des cinq parties, c’est finalement Febiven qui l’avait emporté, bien aidé par un Odoamne qui semblait être à son meilleur niveau. Au moment d’affronter l’ogre Fnatic, H2K avait donc plusieurs signaux au vert : un midlaner plus complet, une toplane plus agressive, une dynamique positive, etc. Mais malheureusement, il y avait également quelques signaux dans le rouge, dont le principal qui fut immédiatement identifié et exploité par leurs adversaires : la botlane.
Rekkles s'est baladé dans cette finale, à l'image de ce kill pris très tôt sur la Sivir de Nuclear.
Trop approximatifs et pas toujours bien positionnés, Nuclear et Chei n’ont rien pu faire contre la machine infernale Rekkles-Jesiz. La meilleure équipe l’a emporté et cette qualification est entièrement méritée.
Fnatic, un profil de vainqueur
Si Fnatic et Worlds sont deux mots que l’on avait l’habitude d’immédiatement lier ensemble, la formation emmenée par le coach Dylan Falco est certainement très contente de sa récente qualification, et pas seulement parce que cela prolonge la saison de deux mois. Fnatic doit se racheter après son fiasco de 2016.
SoaZ, Rekkles et Jesiz veulent regoûter aux joies des Worlds, tandis que ce sera une première pour Broxah et Caps.
Car en effet, si 2015 apparaît comme l’âge d’or de l’équipe, 2016 est une année de disette et de déception marquée par les transferts de Spirit et Gamsu, tous deux soldés par des échecs. Transparents en Playoffs, Fnatic perd d’entrée son match en Regional Qualifier contre Splyce et regardera les Worlds depuis la Gaming House. Début 2017, on est directement reparti du bon pied avec un esprit Fnatic retrouvé : beaucoup d’agressivité, des stratégies inventives, une science du teamfight, etc. La Camille support ou le Kennen ADC ne sont là que quelques exemples de nouveautés mises en place tout au long de la saison.
Dans sa victoire contre H2K, l’équipe a montré qu’elle avait énormément affiné son style de jeu. Celui-ci a basculé vers la botlane et se situe quelque part entre un contrôle quasi permanent de la river et des agressions bien senties de Rekkles, souvent à la baguette lors des premières escarmouches. De l’autre côté de la Faille, on prend le parti de laisser Caps et Soaz sur des champions qui n’ont pas besoin de beaucoup d’attention.
Malgré une intense pression et un régime de faveur concocté par Jankos, Caps n'a jamais craqué face à Febiven. Crédits : Riot Games.
Autre point fort de l’équipe qui fut mis en avant dimanche, la solidité mentale : composante à la fois extrêmement abstraite et aux conséquences terriblement visibles. Le mental des joueurs fluctue entre les différents faits de jeu d’une partie. Dans leur deuxième partie, H2K dominait largement la carte depuis un bon quart d’heure et le Nashor semblait leur ouvrir les bras. Mais Fnatic ne l’entendait pas de cette oreille.
Grâce aux efforts combinés de Caps et Broxah, Fnatic s'adjuge le Nashor au nez et à la barbe de Jankos, démarrant leur comeback dans la deuxième partie.
Sans doute LE moment clé de la finale qui pourrait hanter Jankos pendant quelques jours (lui qui avait déjà déclaré qu’ « après le vol de Nashor par G2 lors de la première partie en demi-finale, on avait perdu notre concentration »). Pour Fnatic, il s’agit d’un très bel exemple de partie jouée principalement derrière son adversaire, mais gagnée grâce au mental et aux prises de décisions tranchantes, pile au bon moment. Une qualité qu’il faudra absolument garder lors des Worlds où de nombreuses équipes (notamment celles issues des championnats mineurs) n’hésitent pas à lancer des calls ou des agressions en une fraction de seconde.
En route pour le... Play-In.
Nous voilà donc avec nos trois mousquetaires européens : Gamers2-Misfits d’un côté, et Fnatic de l’autre. Pourquoi les avoir séparés comme cela ? Eh bien c’est parce qu’une différence de taille sépare le 3e seed européen (mais aussi chinois, taïwanais et américain d’ailleurs) des deux premiers : le Play-In.
Derrière ce doux nom de « Play-In » se cache une épreuve, une arène sombre et humide couverte de sang où se battent avec acharnement les équipes en quête de gloire et d’honneur. Il s’agit en effet d’une phase de groupes préalable entre 12 équipes, réparties en quatre groupes de trois dont seul le premier sera qualifié pour la véritable phase de groupes que l’on connaît (celle avec les Coréens).
Feront partie de cette phase de Play-in toute une tripotée d’équipes Wildcards en provenance de toutes les régions mineures. Il s’agit donc d’une phase extrêmement piégeuse pour Fnatic qui pourrait affronter les Gambit (!). Une élimination à ce stade de la compétition serait tout de même une grosse désillusion pour SoaZ et ses coéquipiers. Pour l’instant, Fnatic savoure sa qualification et retrouve la joie des Worlds. Mais il faudra sans tarder se mettre au travail car même en cas de qualification au Play-In, l’équipe serait dans le top 4 de la phase de groupes classique, ce qui lui assure pratiquement un groupe de la mort.
L’Europe a choisi ses gladiateurs, et ceux-ci vont maintenant s’entraîner jour et nuit dans un seul but : nous offrir un spectacle grandiose contre les meilleures équipes de chaque région. D’ici-là ne manquez pas le tirage au sort des deux phases de groupes mardi en direct sur Ogaming.tv !
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