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01 nov. 2018 - Bobinou League of Legends

Fnatic et les Worlds : une boucle à boucler

Fnatic et les Worlds : une boucle à boucler

En 2011, Fnatic remportait le tout premier titre mondial. Opposée à Invictus Gaming en finale des Worlds samedi, la structure européenne veut reconquérir sa couronne, après quatre tentatives infructueuses. Retour sur sa longue et tumultueuse histoire d’amour avec cette compétition.

Worlds 2011 : Au commencement, il y eut Fnatic

20 juin 2011. Face aux aAa de sOAZ et Yellowstar, Fnatic remporte les premiers Worlds de l’histoire de League of Legends. Dans un hangar, en marge de la Dreamhack, devant une petite centaine de spectateurs, sans équipe coréenne ou chinoise et pour la modeste somme de 34 500€, certes. Mais peu importe, l'écurie européenne, déjà reconnue sur CS:GO, est la première à gagner le tournoi phare du nouveau jeu Riot Games.

 


La scène a beau être minimaliste, l'explosion de joie de Shushei et ses coéquipiers est bien sincère.
Crédits : Riot Games

 

Tout au long de la compétition, elle prouve qu’elle est en avance sur son temps, notamment dans la compréhension de la meta. Abusant des compositions à double carry AP, elle surclasse la concurrence et glane un statut de champion du monde bien mérité. Mais depuis, Fnatic court désespérément après une nouvelle chance de reconquérir son titre.

Worlds 2013 : Le retour aux sommets

En effet, les lendemains qui suivent la Dreamhack ne sont pas forcément radieux. 2012 est une année de hauts, avec une fabuleuse finale à l’IPL 5, et de bas, avec la non-qualification aux Worlds. En 2013, suite à la création des LCS, les choses sérieuses reprennent. Remportant le Spring et le Summer Split, XPeke et ses compères se qualifient avec brio pour les Worlds. Premiers de leur groupe et vainqueurs de Cloud 9 en quarts, ils brillent grâce à leur midlaner.

 


Étincelant en quarts contre C9, XPeke est vraiment le joueur clé de Fnatic en 2013. 

 

Mais l’équipe tombe lourdement en demies, 3-1 contre les Royal Club. Car même en archi-dominant localement et en excellant en teamfights, Fnatic est en retard sur l’Asie et à la peine dans le contrôle des objectifs. Malgré cette performance plus qu'encourageante, l’écart à combler pour rattraper SKT T1, le nouveau champion du monde, semble béant.

Worlds 2014 : Au bord du gouffre

Un an plus tard, les championnats du monde 2014 sont une gigantesque claque. Pour la première fois, les Européens échouent à sortir des poules. Ayant perdu son statut de tête de série au profit d’Alliance, la bande à XPeke est placée dans le groupe de la mort, duquel elle ne parvient pas à sortir. Le scénario est cruel, notamment l’ascenseur émotionnel contre OMG, mais le résultat est logique.

 


À l'image de cette défaite à 1 HP près, les Worlds 2014 sont un crève-cœur pour Fnatic. 

 

Bien que capable de coups d’éclats, Fnatic paie cash son irrégularité et son mental parfois défaillant. Avec l’annonce du départ du capitaine espagnol dans la foulée, cette déroute en Corée signe la fin d’une ère.

Worlds 2015 : Le verre à demi plein

Cet échec est suivi d’une reconstruction autour de Yellowstar. En s’entourant de rookies, le Français fait le bon choix : avec ses poulains, il signe un retentissant 18-0 en saison régulière du Summer Split et se rend aux Worlds pour jouer le titre. Sortie des poules à l’arrachée mais convaincante contre EDG en quarts, Fnatic chute de haut et se fait balayer 3/0 par les KOO Tigers en demi-finale.

 


Les Fnatic de 2015 sont toujours vus comme une des meilleures équipes occidentales de l'histoire.
Crédits : Riot Games

Sur le papier, l’accession au dernier carré est satisfaisante, mais la violence de ce nouvel échec laisse un goût amer. Incapable de s’adapter à la nouvelle meta et stéréotypée dans son gameplay, l'équipe est forcée d’admettre que le gouffre qui la sépare de la Corée est loin de s’être résorbé.

Worlds 2017 : La nouvelle base

Encore une fois, la structure continue son fonctionnement par cycle : qui dit demi-finales aux Worlds, dit remaniement total dans la foulée. 2016 est un immense gâchis : Fnatic est détrônée par G2 en Europe et échoue à se qualifier pour les Worlds pour la seconde fois. Pour un nouveau départ, les clés du camion sont données à Rekkles et sOAZ, qui rebâtissent un nouveau roster en recrutant deux Danois : Broxah et Caps.

 

Fin 2016, Fnatic recrute un jeune midlaner inconnu : Caps.

 

Ensemble, ils parviennent à arracher leur ticket pour les Worlds, où ils réalisent un parcours honorable, sortant des poules et s’inclinant seulement 3-1 contre Royal Never Give Up en quarts. Malgré de claires faiblesses, notamment une incapacité à finir ses parties et un leadership trop difficile à assumer pour Rekkles, les prémisses de 2018 se dessinent déjà. En Chine, Fnatic pose la base d’un avenir radieux.

Worlds 2018 : Pour boucler la boucle

Ce qui nous amène en 2018. Avec sa meilleure version jamais vue, Fnatic est en mission et a un seul objectif en vue : les Worlds. Sa saison régulière sert de laboratoire pour expérimenter la rotation entre Bwipo et sOAZ et lentement monter en puissance. Dans la continuité de l’année passée, elle joue parfaitement les combats d'équipe et s’appuie sur des phases de lanes très performantes, ce qui dans la meta actuelle lui permet d’exceller.

 


La demie n'était qu'une étape : Fnatic vise la victoire finale. Crédits : Riot Games

 

Surtout, la structure a appris de ses erreurs : elle est devenue plus régulière, plus solide mentalement et surtout plus complète. Résultat : un parcours sans accrocs, une démonstration contre Cloud 9 en demie et une qualification historique pour la finale des Worlds. À Incheon, samedi, Fnatic affrontera Invictus Gaming pour boucler la boucle. Et reconquérir, sept ans après, le trophée qui l’a lancée. 

Pour découvrir si Fnatic va enfin récupérer son titre, rendez-vous dès 8 heures samedi sur O'Gaming LoL !

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