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15 oct. 2016 - Scribble StarCraft 2

Elazer, le polonais de l'ombre

Elazer, le polonais de l'ombre

En route pour la BlizzCon 2016 ! Jusqu’au début de la plus grande compétition de l’année, O’Gaming vous propose de (re)découvrir les six qualifiés foreigners à travers une série de portraits. Aujourd’hui : Elazer.

Cela fait maintenant plus d’un an que l’on peut lire ici et là, au plus grand dam de notre MoMaN et son favoritisme chinois, que la France est la deuxième nation derrière la Corée sur la planète StarCraft.

C’était sans compter sur l’armada polonaise. On a tous en tête le bon vieux Liquid MaNa, un temps rival de notre Stephano national, ainsi que Tefel et – surtout – Nerchio, au plus haut de sa forme depuis la nouvelle extension. Mais derrière ce lineup de qualité se cache un autre talent polonais : Mikołaj Ogonowski alias Elazer. Longtemps resté dans l’ombre de ses mentors, il est bien décidé à montrer les crocs.
 


Elazer, observant le maître Nerchio lors des WCS de printemps à Tours.
Photo Adela Sznajder / DreamHack

Saison après saison, ce jeune joueur zerg de 18 ans a poncé le ladder. Discret mais solide, il a progressivement hissé son niveau de jeu jusqu’à créer la surprise générale. Si générale qu’il a lui-même été un peu pris de court. Une qualification sur le fil du rasoir à la BlizzCon inattendue mais pas sans mérite.

De justesse

Miraculeux rescapé du nouveau système des WCS 2016, séparant le circuit coréen du reste du monde, le Zerg s’est positionné à la neuvième place du classement, à égalité de points avec viOLet. Comme un coup de pouce du destin, l’abandon d' Hydra pour cause de mariage finissait de le propulser à la huitième place.

 

 

« Elazer doit être l’homme le plus chanceux de StarCraft »
(Ndlr : finalement non, c’est PtitDrogo.)


Ce ticket, Elazer l’obtient sans jamais vraiment avoir brillé. C’est à peine si nous l’avons déjà vu monter sur une scène offline. Allez-y soyez honnête, avouez que ne pouviez pas même mettre un visage sur son nom !

La force tranquille

Mais rien n’arrive par hasard. Si le jeune polonais est parvenu à inscrire son blase sur la liste très select des huit foreigners qualifiés à l’ultime joute de l’année Starcraft II, c’est parce que son entraînement est carré, son jeu efficace et son obstination sont sans faille.

Elazer a fait ses classes dans les équipes AT Gaming et Extreme Supremacy avant de rejoindre son équipe actuelle, True Esport, dont il est incontestablement devenu le leader.

Sur le modèle d’un ByuN, c’est armé de patience (ha ha) et de persévérance que le joueur enchaîne les tournois online depuis 2013. Cup après cup, Elazer prend du poil de la bête, précise sa micro et recadre sa macro, jusqu’à décrocher une première qualification en saison 2 des WCS 2015. Une entrée en scène rapidement souillée par Polt et TLO, intraitables. La saison suivante, c’est un round plus loin qu’il doit tirer sa révérence. Peut mieux faire mais en progrès.



Durant la DreamHack Leipzig, fin janvier 2016.
Photo Adela Sznajder / DreamHack

Sa vraie révélation auprès du public international et notamment français, c’est lors de sa première participation aux Nation Wars III qu’il la réalise en balayant l’équipe suédoise d’un sévère 4-0. Dans un échange avec O’Gaming après sa performance, on a enfin un aperçu du personnage. En retrait par rapport aux vétérans Nerchio et Mana, il reste muet jusqu’à ce que FunKa insiste pour qu’il prenne la parole. Et quand Nerchio se joue de lui en lui refourguant le titre de Top 2 Zerg en Pologne, il se contente d'acquiescer par un sourire.

Deux semaines après les Nation Wars, il « perf’ » de nouveau pour se rendre jusqu’en demi-finale de la HomeStoryCup XII, après s’être débarrassé de gros clients comme Dayshi, MC et PtitDrogo.

L'heure de vérité

À l'approche de la BlizzCon et d'un groupe D de haut niveau, difficile de miser toutes ses économies sur un Elazer. Car sur le terrain des résultats, l’année 2016 n’est pas la plus glorieuse. C’est en avançant par deux fois jusqu’aux quarts de finale des tournois majeurs WCS qu’il obtient in extremis le précieux sésame pour les finales annuelles. Pour sa défense, ses deux parcours ont été avortés par deux Coréens. Et, ironie du sort, lors des WCS d'hiver à Katowice - chez lui, en Pologne - c’est Hydra, celui qui lui a cédé sa place en BlizzCon, qui l’expulse du RO16.
 


Elazer au micro de Paul "ReDeYe" Chaloner aux WCS d'hiver à Katowice en mars 2016
Photo Marco Wutz / Licence CC BY-NC-SA 4.0

Plus modeste et réaliste que timide, il semble connaître ses forces et ses faiblesses. Il bosse dans son coin et peaufine son jeu. Plus ça va et plus il attire l'attention, jusqu'à éclipser un Mana en perte de vitesse même s’il se brûle encore les ailes face à un Nerchio beaucoup trop solide en finale des qualifications pour les WESG. L’originalité n’est pas sa marque de fabrique. ll n’a ni la macro d’un Snute ni la filouterie d’un Bly. Mais là où un ShoWTimE (lui aussi qualifié grâce à sa victoire des WCS de printemps) semble sur la pente descendante, Elazer monte définitivement en puissance. En atteste la gifle qu’il lui a infligé à l’occasion de leur dernière rencontre aux qualifications WESG.

À l’instar de Neeb, il fait ce qu’il sait faire mais essaie de le faire de mieux en mieux. Et au vu du chemin parcouru par le Protoss américain, on ne peut que souhaiter la même réussite à Elazer. Il ne lui reste plus qu’à remporter un titre. Alors... pourquoi pas la Blizzcon ?

Pour cela, il faudrait déjà qu’il sorte vivant de son groupe D face à TY et Solar.

Le dernier adversaire dans ce groupe ? Comme une évidence...Nerchio. Certaines choses ne changent jamais.

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