Cloud 9 : un avenir bien nuageux
Rarement dans l’histoire des LCS, une équipe faisant partie de l’élite aura connu pareille contre-performance que celle que sont en train de faire les Cloud 9. Et pour cause, les doubles champions d’Amérique du Nord se classent avant-derniers de ce split, avec trois misérables victoires pour neuf défaites. Un constat amer pour l’une des équipes occidentales les plus emblématiques de League of Legends.
Cloud 9 : une équipe mythique
Lorsque l’équipe débarque en LCS NA en juin 2013, elle démarre immédiatement son ascension vers le sommet et grave durant cet été un record qui n’est toujours pas égalé en Occident : 30 victoires pour 3 défaites durant le Summer split et les play-offs (soit 91% de victoires). Depuis ce moment, Meteos et ses coéquipiers ont révolutionné la manière de jouer dans et en dehors du jeu. Puisque non seulement on leur doit la bot lane Ashe-Zyra, le Nasus jungle ou, plus tard, la Soraka mid. Mais Cloud 9 est également la première équipe occidentale à s’être dotée d’un coach. Ce qui fait à l’époque de l’équipe l’une des meilleures stratégiquement parlant.
A cela il faut rajouter des très gros joueurs avec, notamment, un Meteos monstrueux qui fait halluciner sur ses montants de farm et popularisera la fameux « Meteos build »* sur son champion fétiche : Elise
*Le Meteos build consistait à maximiser la réduction des délais de récupération pour enchaîner les stuns dans une escarmouche.
Même si sur la scène internationale, l’équipe aurait pu espérer mieux que deux quarts de finales aux championnats du monde de 2013 et 2014, c’est surtout la régularité et la solidité des joueurs qui est à souligner. Balls à la top lane, Sneaky et Lemmonation à la bot lane. Et pour terminer cette piqûre de rappel sur Cloud 9 , gardez à l’esprit que sur la scène compétitive, aucune équipe au monde n’est parvenue à conserver une line-up de base aussi longtemps que nos amis nord-américains (juin 2013 – mai 2015 ; sans compter les problèmes de santé de Hai durant les All-stars 2014).
Cloud 9 : une équipe qui touche le fond…
Au printemps déjà, l’équipe avait enregistré une baisse de régime avant de se reprendre et de ne plier qu’en finale contre TSM. Cela conduira néanmoins à remplacer Hai par Incarnation, un midlaner sensé redonner à Cloud 9 son punch et sa hargne d’antan.
Oui mais voilà, après une victoire d’entrée contre TSM, l’équipe qui expérimente son premier changement de line-up depuis quasi 2 ans se fissure complètement, enchaîne défaite sur défaite et ne parvient à engranger des victoires que contre les pauvres équipes T8 et TDK.
Inexistante en early game, maladroite, passive, les mots sont durs envers une équipe qui, après le départ de leur meneur de jeu, devrait se reposer sur les directives de Meteos. Mais que fait notre jungler blond préféré ?
Il se cherche, il essaie, il échoue. Il jouera 7 junglers différents en 10 parties, sans vraiment marquer les esprits sur aucun d’entre eux. La colonne vertébrale de l’équipe est donc très instable, ce qui n’arrange pas la situation d’Incarnation et de Balls, les 2 sololaners se font le plus souvent rouler dessus par l’absence de cohésion d’équipe.
Réputé invincible sur son Rumble, le toplaner de Cloud 9 affiche un maigre score de 5/11/13 sur 3 games (2 défaites – 1 victoire)
Incarnation n’est pas exempté de critiques, certes il est entré sur un navire qui tanguait déjà fortement, mais ses picks accentuent souvent l’aspect « soloq’esque » de la composition Cloud 9.
Exemple : Cloud 9 vs Team Impulse ; W5
Ce match joué lors de la 5ème semaine illustre parfaitement les problèmes que rencontre actuellement l’équipe.
Face à la solide composition sortie par la Team Impulse, Cloud 9 s’est manifestement tourné vers des champions très agressifs qui avaient la capacité d’aller chercher la Sivir et la Orianna. Avec en figure de proue, un Nocturne, la composition peut faire sens dans le début de mid game, là où Balls, Meteos et Incarnation voient leurs champions atteindre leur pleine puissance. Dans les faits, nos deux sololaners passeront des moments assez compliqués (Rumble finit à 0/4/1 et Viktor à 1/6/1), malgré des champions assez défensifs en face (Maokai et Orianna)
Comme si cela ne suffisait pas, deux choix douteux viennent s’ajouter à l’équation : la Jinx de Sneaky, champion avec assez peu de mobilité et orienté plus late game que le reste de l’équipe, mais surtout la décision de Meteos de partir sur un stuff extrêmement tanky sur son Nocturne, l’un des junglers les plus agressifs du jeu. Dans ce cas-là, tout l’intérêt du champion retombe et ce dernier se fait complètement ignoré par les carries adverses. Dès lors que Meteos ne cherche qu’à ralentir la Sivir, le pick Nocturne perd son sens. Evelynn, Nunu, ou même un Udyr auraient largement mieux bénéficié d’un build orienté tank.
Bref, les choses vont mal chez Cloud 9, on a perdu cette saveur et cette clarté de jeu. L’équipe est dans la tourmente.
…pour mieux remonter ensuite ?
Les résultats sont tellement décevants pour Sneaky et ses coéquipiers qu’un changement est effectué lors de la semaine #6 : Meteos est remplacé par l’ancien midlaner Hai. Implicitement, Cloud 9 nous avouent donc qu’ils veulent retrouver leur meneur de jeu et leur shotcaller.
Peut-être que c’est effectivement ce qu’il manquait, peut-être que, comme au printemps, l’équipe va entamer une remontée fantastique et démontrer qu’ils ne sont pas finis. C’est en tout cas ce qu'un grand nombre de gens espère.
Samedi passé, nous retrouvons donc Hai sur le devant de la scène, face à l’équipe de Piglet, la Team Liquid. Un match très intéressant dans lequel on a directement senti que Cloud 9 agissait et réagissait différemment. Avec des champions comme Fizz, Rek’sai ou Twisted Fate, on veut jouer stratégiquement sur la carte pour une équipe qui, l’espace d’un instant, a semblé retrouver la lumière.
Mais bon, pour la remontée fantastique, on repassera. La défaite est honorable contre une Team Liquid en furie, mais impardonnable contre un de leur adversaire direct le dimanche, la Team 8. L’équipe est tétanisée face à l’Ezreal AP (qui n’a pas été ban ?) et Incarnation sort un Zed qui s’avère rapidement aussi utile qu’un briquet sur la Lune. Le retour de Hai semble avoir fait bougé les choses, mais n’est-il pas trop tard ?
Cloud 9, ce ne sont pas des mauvais. Les qualités qui ont fait les grandes heures de l’équipe sont toujours là, enfouies certes, mais bien présentes. Alors messieurs, par orgueil, par revanche, par volonté ou parce que vous en avez la capacité, je vous en conjure reprenez-vous !
Actuellement, Cloud 9 est avant-dernier à 3-9, et doit viser une 6ème place minimum pour décrocher un ticket pour les play-offs, c’est-à-dire dépasser les Impulse ou les CLG, qui sont à 7-5. Si Cloud 9 ne parvient pas à engranger au minimum 4 victoires sur les 6 matchs restants, une page des LCS NA se tournera, et m’est d’avis que l’équipe aura du mal à se relever d’un tel revers.
Rendez-vous donc Samedi et Dimanche pour suivre les LCS NA, et comme d’habitude n’hésitez pas à laisser votre avis dans les commentaires.
3 commentaires
Dur dur pour cette équipe
Eu le Nasus Jungle c'est Diamondprox sinon bon article
Effectivement c'est bien lui qui l'a amené et, ensuite, cela a été repris par Meteos. Merci de ton message