d

03 sept. 2017 - Kyoomei League of Legends

Bercy, Day 1 : Rekkles, baguettes et spartiates

Plus de 7 000 spectateurs, une ambiance de feu, et un match serré : la première journée des finales LCS à l'AccorHotels Arena a tenu toutes ses promesses. Retour sur un samedi riche en spectacle et en émotions.

King Soaz et Prince Rekkles

La France dispose d'un ambassadeur incroyable pour mettre en avant la folie et le sens du divertissement français : Romain Bigeard. Ça tombe bien, l'homme-licorne était présent hier, et dans une tenue bleu-blanc-rouge du plus bel effet, haranguait la foule durant les minutes d'attente précédant le début du show. Une baguette bien fraîche à la main, il précédait une procession de percussionnistes, à la manière de ce qui se fait lors des rencontres sportives. Bien entendu, le public a suivi.

Avant le début du match, la remise du trophée de meilleur joueur du Split fut l'occasion d'une émotion inattendue. Tandis que Rekkles, très moyen lors des demi-finales contre Misfits, mais diablement régulier et efficace durant la totalité de l'été, s'avance sur scène pour recevoir sa récompense, le public français entame une ovation dont peu de joueurs auraient pu rêver. Cela ne s'arrêtera pas durant près de 5 minutes d'interview, au cours de laquelle Rekkles retient ses larmes. « Ce que je suis en train de vivre là, je m'en souviendrai toute ma vie. Et ne pas pouvoir jouer la finale ici demain me fait énormément souffrir. » finit-il, la voie tremblante. Heureusement pour le joueur suédois, il n'était pas sur le devant de la scène pour la dernière fois de la journée.


Visage marqué, mâchoire serrée, yeux embués...
Une scène inhabituelle pour la remise du trophée de meilleur joueur du Split.
Crédits : @RiotGames

Ce fut ensuite à Chips – comme toujours titanesque, oui nous sommes chauvins – d'introduire les équipes, phase durant laquelle un autre joueur put recevoir une ovation du public : SoaZ. Une cape tricolore sur les épaules, le joueur français était à la maison, et malgré l'affection des spectateurs pour H2K, il n'y avait que peu de doutes sur l'équipe que l'Arena voulait voir triompher.

Le retour de SuperCaps

La première partie de ce match a rapidement tourné à l'avantage de H2K, notamment au bénéfice du Corki de Febiven, qui a rapidement pu obtenir quelques kills. Bien qu'il découle d'une excellente flèche de la Ashe de Nuclear, le first blood n'aurait pu être sécurisé sans un joli outplay de la part du midlaner néerlandais. Comme souvent avec les compositions très « tanky », le snowball fut rapide et Fnatic pas vraiment en mesure de revenir dans la partie.

À partir de la deuxième partie, la physionomie du match a complètement changé. Exit le Galio et les tanks de la demi-finale pour SoaZ, le toplaner français décide de se tourner vers Gnar. Caps jette son dévolu sur Syndra, tandis que Rekkles conserve sa Xayah – dominatrice en première manche malgré la défaite. Un pari gagnant, puisque Caps massacre les H2K presque tout seul, et SoaZ parvient enfin à mettre beaucoup de pression sur sa ligne, scénario qui se répétera en game 3. Interrogé en conférence de presse sur ses performances en dents de scie, Caps expliqua être « un joueur qui fonctionne par cycles. Lorsque je suis très bon, j'arrête de travailler, et forcément je deviens nettement moins bon, donc je me remotive, et c'est un cycle dont j'ai du mal à me sortir pour l'instant. »


Fnatic saluant le public après avoir remporté la cinquième partie. Sourire retrouvé pour Rekkles.
Crédits : @Lolesports

Malgré une draft à nouveau supérieure en game 4, un début de partie catastrophique de la part des Fnatic les condamna à une résistance acharnée. Et malgré l'excellent travail de Rekkles sur sa Sivir, il ne put sauver son équipe des multiples assauts H2K, forçant donc une cinquième manche. Durant cette dernière, Jankos fit le pari très risqué de jouer Kayn, et malgré un début satisfaisant, il apparut rapidement que le temps jouait largement en faveur des chouchous du public. Une nouvelle Xayah impériale, un Trundle innarêtable, et Fnatic parvint à boucler l'affaire en moins de 26 minutes.

L'Arena survoltée, en attendant Hans…

Si l'audience de la finale ce dimanche devrait grimper à 11 000 spectateurs, les personnes présentes hier ont déjà largement justifié la décision de Riot de jouer ces deux matches à l'Arena. « C'est aussi fou que ce que j'attendais. J'ai participé à beaucoup d'événements, un peu partout dans le monde, et ce public est vraiment le plus dingue que je connaisse... surtout pour un premier jour ! On attendait surtout une grosse ambiance pour la finale mais là, il y a déjà une salle remplie et une atmosphère incroyable. J'arrive à peine à imaginer demain », assurait Romain Bigeard, bien placé pour jauger le public. Chips et Noi vont dans le même sens : « Pour l'instant, on est très satisfait de l'événement. Au-delà du score serré et du suspense, le public a été chaud et très sympa avec les joueurs, que ce soit pour pousser Rekkles au bord des larmes, ou pour encourager H2K même si les spectateurs étaient plutôt pour Fnatic. C'est important de respecter toutes les équipes. »

Une dernière scène marquante ? Lors de l'interview post-match – merveilleusement orchestrée par notre Bulii nationale, avec traduction simultanée français-anglais, s'il vous plaît – Rekkles patiente pour répondre à une question, tandis que la foule applaudit bruyamment les vainqueurs. Romain, encore lui, se présente sur scène pour offrir une baguette à King SoaZ, qui accepte humblement ce présent avant de la brandir tel un général victorieux, sous des acclamations redoublées, pour enfin croquer vigoureusement le croûton de son trophée.


Le Roi SoaZ Ier recevant son épée avant de partir au combat. (circa 778 ap. J.-C., colorized)
Crédits : @RiotGames

Pour ces deux équipes, le match du jour n'avait que peu d'importance, puisqu'il faudra dans tous les cas passer par le Regional Qualifier. Alors que Jesiz annonçait sans détour vouloir affronter les Unicorns of Love en finale, « parce que c'est l'équipe la plus faible du lot », Rekkles préférerait largement rencontrer à nouveau H2K.
« Nous les avons battus en saison régulière, et nous les avons encore battus aujourd'hui. Bien sûr, c'est quelque chose qui a un impact psychologique, et ce serait plus confortable pour nous. » Le tournoi pour obtenir le troisième ticket qualificatif pour les Worlds se jouera du vendredi 8 au dimanche 10 septembre.

D'ici là, reste le clou du spectacle de ce weekend, l'apothéose d'une saison pour notre jeune français Hans Sama… Rendez-vous donc cette après-midi pour la grande finale des LCS EU, que ce soit à Bercy, ou sur O'Gaming TV à partir de 16h !

 

Poster un commentaire

Vous devez être connecté pour pouvoir poster un commentaire.