Fnatic de retour au sommet ?
Hormis une unique défaite contre Roccat, Fnatic s’affirme à présent en occupant la première place du groupe A. Dans un championnat où les tenants du titre peinent à reprendre pied, l’écurie historique d’Europe a-t-elle tout ce qu’il faut pour reconquérir les EU LCS ?
La fin d’une époque
Historiquement la plus titrée d’Europe, la dynastie Fnatic fait partie de ces équipes qui subjuguent les fans. Championne du monde en saison 1, cinq fois gagnante des EU LCS et d’ordinaire si dominante à domicile, l’équipe a connu au long de l’année 2016 une longue descente aux enfers. À l’issue du Summer Split, pour la première fois depuis l’établissement des LCS, l’équipe n'est pas parvenue à atteindre le top 3 final. Un point final fut mis à cette année noire lorsqu’elle perdit au sein du gauntlet et échoua de fait à se qualifier pour les Worlds. Qu’elle semblait loin l’époque du Split parfait et des demi-finales des Worlds !
L'équipe Fnatic suite à leur victoire des EU LCS, en 2015
Source : Riot Games
Si au début 2015 les départs de SeungHoon « Huni » Heo et Yeujin « Reignover » Kim avaient beaucoup coûté à l’équipe sur le plan sportif, on ne peut qu’imaginer l’impact du départ de leur capitaine et shotcaller Bora « YellOwStaR » Kim. Fnatic a tenté de réitérer son succès en recrutant à nouveau deux joueurs d’origine sud-coréenne, mais en vain. La synergie top-jungle entre Yeong-Jin « Gamsu » Noh et Lee « Spirit » Da-yun n’atteignit jamais le niveau de celle de leurs prédécesseurs, et l’équipe s’est alors vu contrainte de changer de recette. Elle multiplia les changements de roster tout au long de l’année, ne sachant réellement sur quels atouts s’appuyer. Malgré le retour presque plébiscité de YellOwStaR au Summer Split, Fnatic ne parvint jamais à retrouver sa dynamique d’antan. Aussi, le départ de leur coach emblématique Luis « Deilor » Sevilla Petit, si tardivement dans la saison fut révélateur d’une situation critique. Quelque temps plus tard et suite à un douloureux échec aux qualifications des Worlds, YellOwStaR annonçait la fin de sa carrière de joueur. Une page s’était définitivement tournée pour Fnatic.
La reconquête de l’Europe
Au fil de cette saison, la nouvelle line up de Fnatic a lentement su trouver et affirmer son style de jeu. N’ayant échappé à personne, l’expertise de Martin « Rekkles » Larsson, AD Carry de l’équipe, sur le champion Kennen, attire facilement les bans de l’équipe ennemie. De même, une forte priorité est accordée au champion Shen en toplane. Ces picks, presque signatures de l’équipe, sont révélateurs d’une stratégie construite autour de la botlane. Cela transparaît tout d’abord à travers le style de jeu de leur jungler, Mads « Broxah » Brock-Pedersen. Ce dernier favorise en effet un « premier sang » au top afin de créer un avantage de TP, de manière à réaliser des dives ou prises de tourelles efficaces en botlane. En dehors du premier sang, Broxah cherchera surtout en early game à effectuer des kills en botlane, particulièrement lorsque l’équipe joue du côté rouge. Par ailleurs, l’équipe compte généralement sur son midlaner Rasmus « Caps » Winther pour gagner son match up grâce à ses solides mécaniques lui ayant valu le surnom de « Baby Faker ». Ce dernier réalisera alors des roams fréquents en botlane pour y accentuer l’avantage de ses coéquipiers.
Rasmus « Caps » Winther, actuel midlaner de Fnatic, alias « Baby Faker »
Source : Riot Games
Durant le mid game, Fnatic joue principalement en 1-3-1, ce qui leur permet de répartir équitablement les ressources entre les carrys. Cette formation, lorsque bien réalisée – c’est-à-dire sans céder à la tentation d'une mêlée au mid – facilite les rotations vers les objectifs. De plus, elle permet également de bien exploiter les capacités telles que l’ulti de Shen et de Galio, picks favoris du toplaner Paul « sOAZ » Boyer depuis ce Summer Split. Cette stratégie récurrente fait visiblement ses preuves puisque chacun des cinq joueurs de l’équipe possède aujourd’hui le meilleur KDA de la ligue à son rôle respectif. Enfin, le patch 7.12 ayant amené des changements majeurs autour du Bouclier de Doran rend également moins punitifs les trades entre ADC. Cela favorise ainsi l’utilisation de carrys dont la mobilité facilite les engage ou le all-in en escarmouche, tels que Kennen, Tristana ou Twitch. De quoi ravir Rekkles.
Demain, le monde ?
Avec le temps, Fnatic a également su se forger un nouveau visage. Le retour du vétéran sOAZ et l’arrivée de nouveaux joueurs au sein de l'équipe semblent avoir permis à Rekkles de mieux adopter son rôle de capitaine. La position de coach a connu plusieurs remaniements, et fut même temporairement occupée par le manager de l’équipe, avant de finalement être prise par le Canadien Dylan Falco. Aujourd’hui, l’équipe semble enfin avoir trouvé de solides bases sur lesquelles se reconstruire.
La prochaine étape pour Fnatic est désormais de reprendre position sur la scène internationale. Il s'agira de la première performance en dehors des ligues régionales pour les derniers arrivés Caps et Broxah. Pour Rekkles et sOAZ, c'est en revanche un grand retour, puisqu'ils n'avaient pas eu l'occasion de participer à une compétition internationale de Riot depuis les Worlds 2015. Les Rift Rivals de cette semaine seront donc clés pour cette équipe, s’ils souhaitent prouver – et se prouver – qu'ils ont ce qu'il faut pour retourner au sommet.
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